La Toxoplasmose chez le chat

La toxoplasmose est une maladie parasitaire pour laquelle nombre de propriétaires de chats s’interrogent. Il est important de connaître cette maladie car il s’agit d’une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmissible à l’homme, et parce qu’il est nécessaire de connaître les éventuels comportements à risque pour les personnes les plus vulnérables face à cette maladie : les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

Quelle est l’origine de la toxoplasmose ?

C’est une maladie due à un parasite protozoaire, Toxoplasma gondii. Le chat en est l’hôte final, tandis que les mammifères et oiseaux en sont des hôtes intermédiaires. Concrètement, cela signifie que les œufs du parasite (« oocystes ») sont excrétés par le chat dans ses excréments. Ces œufs sont très résistants au sol et ne sont détruits que par la chaleur ou la congélation. Pour être contaminant, ces œufs doivent sporuler : cela se fait en 1 à 5 jours selon les conditions du milieu. Lorsqu’un mammifère ingère des oocystes sporulés de Toxoplasma, par exemple un mouton broutant de l’herbe contaminée, ou un humain mangeant une salade du jardin mal lavée, les oocystes se développent en kystes dans les muscles et le système nerveux. Le chat se contamine ou se re-contamine lui en mangeant une souris ou un oiseau dans lesquels ces kystes se sont développés. Toxoplasma gondii est donc un parasite omniprésent : on le retrouve dans la terre, l’eau, de nombreux mammifères et oiseaux.

Quelles conséquences pour l’homme ?

Quand on comprend le cycle du parasite, on comprend que certes l’être humain peut être contaminé via les excréments du chat en cas d’hygiène des mains peu rigoureuse, mais qu’il risque surtout d’être contaminé via son alimentation :

  • En mangeant des légumes du jardin mal lavés, encore souillés de terre et donc potentiellement d’œufs de parasite
  • En mangeant de la viande de mouton, porc, bœuf ou volaille contenant des kystes, et qui n’ont pas été tués car la cuisson a été insuffisante. En pratique cela concerne le plus souvent la viande de mouton et de bœuf, du fait de l’élevage fréquemment hors pâturages des porcs et volailles.

Quels sont les symptômes d’une infection à Toxoplasma gondii ?

La plupart du temps, après un temps d’incubation de 2 à 3 semaines, l’infection passe inaperçue ou ressemble à un passage grippal (gonflement des nœuds lymphatiques, maux de tête notamment). La guérison est spontanée et la personne devient immunisée contre ce parasite. C’est notamment ce statut « immunisé » que l’on vérifie par prise de sang chez les femmes enceintes avant la fin du premier trimestre, ou par anticipation en cas de projet de grossesse.
En revanche, chez les personnes à risque non immunisées (femmes enceintes, personnes atteintes du SIDA ou greffées de moelle osseuse), la maladie s’exprime et peut prendre différentes formes cliniques :

  • Fièvre, douleurs articulaires, réactivation de kystes, abcès cérébraux chez les immunodéprimés
  • Toxoplasmose congénitale : formes plus ou moins graves pouvant aller jusqu’à l’avortement chez les femmes enceintes, selon le stade de grossesse au moment de l’infection, du fait du passage transplacentaire du parasite. Le risque de contamination du fœtus augmente au cours de la grossesse. Plus la transmission du parasite au fœtus se fait tardivement pendant la grossesse, moins la toxoplasmose congénitale entraîne des lésions graves.
  • Si la grossesse est menée à terme, des formes graves oculaires ou cérébrales peuvent apparaître chez l’enfant. Des traitements existent contre la toxoplasmose mais seront plus ou moins efficaces selon le stade d’infection et la compétence immunitaire du sujet atteint.

Quelles précautions prendre lorsqu’on possède un chat ?

On estime qu’environ 1 % des chats sont excréteurs d’oocystes à un moment donné de leur vie. Un chat d’appartement ne chassant pas et ne mangeant pas de viande crue n’a donc aucune possibilité de s’infecter, ni de transmettre la toxoplasmose à ses propriétaires.

Pour une personne sans immunodépression ni grossesse en cours, aucune précaution particulière n’est nécessaire vis-à-vis de leur chat, même s’il sort en jardin et s’il chasse.
En revanche pour les femmes enceintes et sujets immunodéprimés, il est important de veiller à retirer quotidiennement les excréments de la litière du chat, afin de ne pas laisser le temps aux oocystes de sporuler et donc d’être contaminants. Le port de gants est conseillé, suivi d’un nettoyage rigoureux des mains.

Par ailleurs, pour les femmes enceintes et personnes immunodéprimées qui possèdent un jardin et un chat pouvant y faire ses besoins, il est conseillé de consommer les légumes et fruits qui y poussent après les avoir lavés, cuits ou congelés.

Sources

 

  • ANSES
  • Center for Disease Control and Prevention, CDC
  • Images libres de droit provenant de Freepik.com
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