Chat qui bave

Le fait de baver, c’est-à-dire produire de la salive en excès, s’appelle de l’hypersalivation ou du « ptyalisme ». Il existe un « pseudoptyalisme » qui fait référence, non pas, à une hyperproduction de salive mais à une incapacité à avaler de la salive produite en quantité normale.

La salive est produite par 4 paires de glandes salivaires situées autour de la cavité buccale et sous la langue.

Lors de ptyalisme (ou pseudoptyalisme), l’atteinte peut provenir de la cavité orale (gencives, dents, langue, palais, ….), de l’œsophage, du tractus digestif, ou des glandes salivaires.

 

Symptômes

Le chat peut baver de façon continue ou intermittente, et de façon plus ou moins importante. La salive reste claire le plus souvent mais peut être teintée de sang ou être malodorante et mélangée à du pus. D’autres symptômes peuvent être présents : régurgitations, vomissements, anorexie, douleur buccale, incapacité à ouvrir la bouche.

Causes

Votre chat peut se mettre à baver pour de nombreuses raisons :

  • Causes neurologiques : toute atteinte de nerf qui intervient dans la motricité des mâchoires et de la face de façon générale ou toute atteinte nerveuse du pharynx engendre chez le chat une incapacité à avaler sa salive. Des atteintes neurologiques concernant l’œsophage (mégaoesophage) peuvent elles aussi entraîner ces mêmes symptômes.
  • Anomalies de développement : des malformations des arcades dentaires (brachygnathisme) ou de l’œsophage (jabot oesophagien).
  • Causes traumatiques : des fractures de mâchoires, de l’articulation temporo-mandibulaire (articulation entre la mâchoire inférieure et le crâne).
  • Causes toxiques et médicamenteuses : ingestion de produits caustiques (Javel, soude, …), exposition à certains toxiques insecticides (perméthrine), ingestion de comprimés avec un mauvais goût,…
  • Causes obstructives : des corps étrangers ou des tumeurs localisés au niveau de la cavité buccale ou de l’œsophage peuvent empêcher la déglutition de la salive.
  • Causes métaboliques : des maladies hépatiques (shunt, lipidose, cirrhose) ou rénales sévères, à l’origine de nausées, peuvent engendrer du ptyalisme.
  • Causes infectieuses et immunitaires : le chat est fréquemment exposé à des maladies virales qui peuvent engendrer des lésions sévères au niveau de la cavité buccale. Parmi ces virus, on retrouve, entre autres, le calicivirus, le virus du « sida » du chat (FIV : virus de l’immunodéficience féline), le virus de la leucose. Ces virus provoquent des inflammations de la langue, du palais, des gencives, des racines dentaires. Des ulcères (sorte de « gros aphtes ») sont quasi systématiques et très douloureux. Les chats touchés par ces pathologies ont également un système immunitaire général ou local (au niveau de la bouche) perturbé : cela facilite la multiplication virale et les surinfections bactériennes.
  • Maladies des glandes salivaires : des calculs ou des corps étrangers au sein des conduits salivaires, des tumeurs, des infections peuvent être à l’origine d’un hyperfonctionnement des glandes salivaires.

Diagnostic

L’approche diagnostique nécessite un recueil précis du mode de vie et de l’historique médical de votre chat. Ensuite votre vétérinaire réalisera un examen clinique général de votre animal en insistant sur l’inspection de la bouche, des mâchoires, de la langue, des glandes salivaires, des ganglions et de l’œsophage. Dans certains cas, il peut avoir besoin d’anesthésier votre animal afin d’explorer correctement et totalement la cavité buccale.

Régulièrement, l’examen de la cavité buccale peut suffire à établir un diagnostic. Si ce n’est pas le cas, votre vétérinaire peut vous proposer certains examens complémentaires :

  • prises de sang (évaluation du fonctionnement hépatique et rénal, du statut viral)
  • biopsies pour analyse histologique ou recherche de virus par écouvillon buccal
  • radiographies et/ou scanner du crâne
  • radiographies du thorax et de l’abdomen
  • endoscopie de l’oesophage et du tube digestif

Traitement

À chaque cause son traitement.

Une prise en charge médicale et/ou chirurgicale peut vous être proposée et dépendra de la cause.
Dans certains cas, votre vétérinaire gardera votre animal pour le mettre sous perfusion, le réhydrater, gérer sa douleur et parfois le réalimenter à l’aide d’une sonde de réalimentation.

Certaines maladies sont incurables : la prise en charge ne sera donc que palliative de façon à permettre à votre animal de garder une qualité de vie correcte.

Conclusion

Un chat qui bave n’est pas toujours (et loin de là) un chat qui a mal aux dents. De nombreuses causes peuvent faire baver votre chat et votre vétérinaire procédera par étapes pour établir un diagnostic. Ne soyez pas perturbé par la réalisation d’une anesthésie : elle est souvent indispensable pour tout le monde (pour que votre chat n’ait pas mal, pour que votre vétérinaire puisse mettre en évidence la cause et pour que vous ayez une réponse à vos questions).

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