Coryza chez le chat

On parle souvent de coryza chez le chat. Il s’agit d’une affection fréquente en période hivernale. Sous le nom de “coryza” se cache un ensemble de pathogènes provoquant une maladie respiratoire fréquente chez nos félins de compagnie, pouvant faire penser au rhume chez l’homme.

Ulcère lingual lié à une infection par le calicivirus félin

Pathogènes impliqués et signes cliniques du Coryza

Le coryza chez le chat débute par une infection virale à herpèsvirus félin 1 (FeHV1) et/ou à calicivirus félin (FCV) qui se complique souvent par une surinfection bactérienne.
Le chat est apathique, il ne mange plus, un jetage nasal est présent associé parfois à un écoulement oculaire.
Le FeHV-1 va principalement provoquer des lésions respiratoires et être responsable d’éternuements et d’un écoulement nasal, écoulement qui peut devenir purulent notamment dans le cas de surinfections bactériennes. Certains chats infectés très jeunes peuvent développer des lésions irréversibles telles que les canaux lacrymaux qui se bouchent (le chat présentera alors un épiphora, c’est-à-dire un écoulement oculaire, toute sa vie) ou une lésion des cornets nasaux (dans ce cas le chat sera un « ronfleur »).
Le FCV va plutôt être responsable de lésions au niveau de la cavité buccale et dans l’oro-pharynx : ptyalisme (salivation), gingivite, ulcères linguaux (photo), chat aphone.

Épidémiologie du coryza

La transmission s’effectue par contacts directs et indirects.
Un chat infecté qui rencontre un chat sain va lui transmettre les pathogènes en éternuant.
Mais un chat sain peut également être contaminé par son environnement (utilisation de gamelles communes) ou par une personne ayant été en contact avec un chat excréteur. Ceci souligne l’importance de l’hygiène des soigneurs dans les collectivités.
La transmission peut également se faire de la mère aux jeunes.

La structure virale du FeHV 1 ne lui permet pas de survivre longtemps dans l’environnement, il se réplique surtout aux basses températures, ce qui explique le nombre plus élevé de cas de coryza en période hivernale. En revanche, une fois qu’un chat est infecté par le FeHV-1 il restera porteur à vie et pourra réactiver le virus régulièrement, notamment lors de périodes de stress (déménagement, arrivée dans sa nouvelle famille). Plusieurs études ont montrées que plus de 97% des chats étaient porteurs du FeHV-1.
Le FCV est plus résistant dans le milieu extérieur et son taux de mutations bien plus élevé ce qui implique l’existence de plusieurs quasi-espèces différentes de FCV et explique qu’un chat, même correctement vacciné, peut développer une calicivirose. Les infections dues au FCV mènent rarement à la mort sauf dans le cas d’atteinte par la forme hypervirulente qui peut provoquer des lésions hépatiques, entériques et vasculaires. Comme pour le FeHV-1, il peut exister un portage chronique de FCV chez certains individus, ceci est à envisager et à rechercher dans le cas de gingivites récidivantes chez un chat.

Mon chat est malade, que dois-je faire ?

Les premiers signes cliniques qui alertent le propriétaire sont un manque d’entrain et une anorexie.
En attendant d’obtenir votre rendez-vous chez le vétérinaire, gardez votre chat au chaud, présentez-lui de la nourriture appétante (thon, boîte pour chaton) et si le chat présente un jetage nasal, dégagez-lui le nez avec une compresse; de même si un écoulement oculaire est présent, nettoyer les yeux avec une compresse humidifiée.

Les soins vétérinaires

Le vétérinaire va ausculter l’animal et peut éventuellement réaliser une radiographie pulmonaire s’il suspecte une atteinte plus profonde des voies respiratoires.
Si l’infection est juste virale, des inhalations suffiront. Le plus souvent, l’infection virale est couplée d’une infection bactérienne et, dans ce cas, le chat sera mis sous couverture antibiotique.
Dans le cas d’atteintes plus sévères (ulcères importants en bouche qui empêchent le chat de se nourrir ou atteinte pulmonaire), le vétérinaire peut décider d’hospitaliser l’animal pour le perfuser et réaliser une oxygénothérapie. Si le chat ne se nourrit pas de lui-même, le vétérinaire pourra, par ailleurs, favoriser la prise de nourriture par gavage. Il est important pour un chat de ne pas rester à jeun plus de trois jours consécutifs car il existe alors un risque non négligeable qu’il développe une lipidose hépatique (dégénérescence graisseuse du foie).

Prévention du Coryza chez le chat

Beaucoup de pathogènes peuvent entraîner un « rhume » chez le chat. Cependant il existe un vaccin pour les deux principaux abordés dans cet article.
La vaccination ne protège pas l’animal à 100%, surtout dans le cas du calicivirus, en revanche, elle permet de diminuer l’intensité des signes cliniques et l’excrétion virale.
De même, vacciner un chat déjà porteur d’herpèsvirus permet de limiter les risques d’excrétion lors de réactivation virale.
Il existe plusieurs schémas de vaccination suivant le mode de vie du chat. Ainsi, les rappels de vaccinations de chats appartenant à une collectivité seront plus fréquents que ceux de chats vivants en appartement au 10e étage. Votre vétérinaire adaptera son schéma vaccinal selon le cas.

Le coryza chez le chat est une maladie impliquant un ensemble de pathogènes viraux et bactériens. Un chat infecté et présentant des signes cliniques peut être soigné et soulagé rapidement par votre vétérinaire, cependant, le meilleur moyen de le protéger reste la vaccination.

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