Occlusion chat

L’occlusion chez le chat

Par Vetissimo 6 à lire

Le phénomène occlusif du chat renvoie uniquement à l’arrêt total ou partiel, mécanique, du transit digestif chez l’espèce féline. Aussi appelée obstruction gastro-intestinale, celle-ci ne doit pas être confondue avec le terme « chat bouché », couramment employé dans cette espèce, mais qui correspond, quant à lui, à l’arrêt mécanique du tractus urinaire (calculs, spasmes…) chez le mâle essentiellement.

L’occlusion digestive n’est pas une affection propre à l’espèce féline. Les chiens sont également exposés, mais de nombreuses différences subsistent entre les deux espèces, du fait de leur caractéristique comportementale propre et de leur taille.

Un des principaux problèmes du chat face à cette affection tient à sa discrétion ; ainsi il est plus difficile pour le propriétaire de suspecter son chat d’avoir avalé un objet ou une ficelle si celui-ci n’a jamais été surpris à avoir essayé auparavant… contrairement au chien, souvent de réputation notoire d’être un « aspirateur sur pattes ». Par ailleurs, les signes cliniques chez le chat, peu spécifiques de cette affection, sa gravité, et la difficulté diagnostique parfois associée au type d’objets avalés, doivent toujours conduire propriétaires et vétérinaires à ne jamais négliger cette hypothèse.

Quand suspecter une occlusion chez le chat ?

Statistiquement, les jeunes chats de moins d’un an sont les plus exposés du fait de leur comportement exploratoire (par la bouche) assidu et de leur instinct de prédation affûté. Pour autant, n’importe quel chat adulte peut être concerné… Accumulation de poils (trichobézoar), parasitisme massif, pica (action de manger des substances non alimentaires), entérite… peuvent conduire à une occlusion, directement, ou indirectement en provoquant une intussusception (l’intestin se comporte comme un col roulé).

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Les signes cliniques varient selon l’intensité des pertes hydriques, la gravité des lésions intestinales et la localisation de l’obstruction. Ils regroupent une anorexie, des vomissements (parfois d’odeur fétide), de temps en temps des diarrhées ou un arrêt d’émission des selles, un abdomen tendu et une apathie.

Le pronostic dépend de la rapidité à établir le diagnostic et à intervenir chirurgicalement. L’hypothèse d’obstruction gastro-intestinale doit toujours être retenue dans un contexte d’amaigrissement, de vomissements et d’abdomen aigu (douleurs abdominales).

Une véritable urgence ?

Seule l’occlusion partielle, ou subocclusion, ne revêt pas d’un caractère urgent. Celle-ci est essentiellement due à l’ingestion de poils en grande quantité par léchage (toilettage ou compulsif). Le chat vomit régulièrement des sortes de « boudins fécaloïdes », mais son état général n’est pas altéré. Il est cependant important de mettre en place des mesures préventives pour éviter l’occlusion totale : brossage, régime riche en fibres, compléments alimentaires…

Pour toute occlusion totale, le pronostic vital est nécessairement engagé, du fait de la chirurgie digestive qui en découle. Une prise en charge tardive, des lésions intestinales irréversibles, une péritonite, sont autant d’éléments assombrissant le pronostic.

Le processus physiopathologique de l’occlusion est complexe, mais permet de comprendre le côté urgent et grave de cette affection. On peut le résumer à une forte déshydratation (donc mauvaise perfusion des organes), des désordres électrolytiques (donc dysfonctionnements cellulaires), une alcalose métabolique fréquente (pH sanguin trop élevé) et une perte de protéines dans le sang (donc retard de cicatrisation). Ainsi, l’évaluation de ces paramètres est indispensable pour une bonne prise en charge médicale, en marge de la chirurgie.

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Confirmer et traiter l’occlusion chez le chat

Le rôle et la responsabilité du propriétaire tient à ne pas laisser son chat plus de 24 heures avec des symptômes évoquant une occlusion sans voir un vétérinaire.

Une fois pris en charge par votre vétérinaire, le défi diagnostic commence. Un bilan sanguin et radiographique n’est pas toujours suffisant pour établir une suspicion ou un diagnostic d’occlusion ; en effet, seuls les éléments radio-opaques (minéraux ou métalliques) sont visibles sur les clichés radiographiques. Pour un corps étranger textile, une ficelle ou une intussusception, un examen échographique réalisé par un opérateur expérimenté est indispensable. En aucun cas, même si les examens d’imagerie ne permettent pas d’établir le diagnostic précis, il ne faut définitivement écarter cette hypothèse. Un fort faisceau de présomption conduira alors à réaliser une laparotomie exploratrice diagnostique et interventionnelle.

La prise en charge médicale précède et succède à l’intervention chirurgicale, afin de stabiliser l’animal et ainsi se mettre dans les meilleures conditions pour supporter une anesthésie, puis l’aider à recouvrer rapidement la forme. La chirurgie consiste à localiser (laparotomie exploratrice), extraire le corps étranger (entérotomie), voire réséquer une partie de l’intestin (entérectomie) lorsqu’une nécrose des tissus est présente. Dans le cas des corps étrangers linéaires, de multiples ouvertures de l’intestin peuvent être réalisées afin d’éviter une lacération des tissus. Enfin dans le cas d’une intussusception, une entéroplication (repli et suture de l’intestin sur lui-même) permet de prévenir les récidives.

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Un suivi post opératoire strict permettra à votre chat d’être complètement rétabli en une dizaine de jours. Sur le long terme, l’identification du problème ayant conduit à l’occlusion et la mise en place de mesures préventives, éviteront une récurrence de cette affection au pronostic vital engagé.

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