Très répandues, et pourtant souvent si difficiles à voir, les puces peuvent devenir un véritable fléau tant elles se plaisent sur nos animaux de compagnie et dans nos foyers. Chez les chats, il s’agit le plus souvent de la puce Ctenocephalides felis. Cet insecte brun et plat mesure quelques millimètres de long et se déplace en sautant.
Certaines idées reçues ont la peau dure et font le bonheur des puces. Par exemple : « si un chat ne sort pas, il ne peut pas attraper de puces » ; « si un chat ne se gratte pas, c’est qu’il n’a pas de puces » ; « mon chat n’a pas de puces, je l’ai inspecté et je n’en ai pas vu ».
Tout ceci est malheureusement faux.
Modes de vie et contamination
Un chat peut se contaminer de deux manières : soit par contact avec un animal infesté, soit par l’environnement dans lequel les puces se reproduisent.
Les puces adultes vivent sur le pelage des animaux de compagnie où elles se nourrissent de sang en les piquant. Elles pondent des œufs, que le chat dissémine dans l’environnement. Les œufs se transforment en larves, qui elles-mêmes se transforment en puces adultes, qui ré-infestent les chats. Une puce femelle pond plus de 50 œufs par jour c’est pourquoi la contamination de l’environnement peut aller très vite !
Les adultes ne survivent que peu de temps dans l’environnement s’ils ne trouvent pas d’hôte. En revanche, les larves issues des œufs peuvent survivre jusqu’à 6 mois dans l’environnement avant d’éclore. Un chat peut donc se recontaminer alors que l’on croyait en être débarrassé depuis longtemps.
De plus, les puces et les larves peuvent provenir de l’extérieur et être transportées par nous-mêmes. Les puces adultes peuvent aussi se déplacer en sautant et provenir des jardins, garages, balcons, etc. Ainsi, même un chat qui ne sort pas du tout peut attraper des puces. D’autant plus qu’une seule puce introduite à l’intérieur peut rapidement se reproduire dans un appartement.
Symptômes des puces chez le chat
Le plus souvent une infestation de puces n’est pas grave pour le chat, mais elle peut tout de même provoquer certaines maladies. Les puces se nourrissent en piquant l’animal et en prélevant du sang. Lors de la piqûre, elles injectent une petite quantité de salive qui peut être irritante et peut provoquer des démangeaisons. Cela n’est cependant pas toujours le cas, et un animal peut très bien être porteur de puces sans manifester de démangeaison particulière.
Certains animaux peuvent à l’inverse être allergiques aux piqûres de puces. Dans ce cas, les démangeaisons sont alors souvent intenses, avec perte de poils et présence de croûtes associées. On parle alors de Dermatite par Allergie ou Hypersensibilité aux Piqûres de Puces (DAPP ou DHPP). Les lésions sont plutôt situées sur le bas du dos, le ventre et les flancs, mais des lésions sont possibles ailleurs.
Les puces sont par ailleurs souvent porteuses d’œufs de ténia. Le chat se contamine en ingérant des puces. Après une infestation de puces, il peut arriver d’observer des larves de vers qui ressemblent à des grains de riz, autour de l’anus de l’animal, dans ses selles ou dans sa litière.
Enfin, les puces peuvent également transmettre une maladie infectieuse appelée hémobartonellose. Cette maladie peut notamment s’avérer grave chez des animaux immunodéprimés
Diagnostic
En raison de leur petite taille, il est souvent difficile d’observer directement des puces sur un chat. Cela peut tout de même arriver si elles sont nombreuses ou si vous êtes chanceux. Le diagnostic ne fait alors aucun doute. Mais le plus souvent, ce sont les crottes de puces que l’on observe : les puces produisent en effet de petites crottes noirâtres, qu’elles sèment à la base des poils. Ce sont souvent ces indices que le vétérinaire recherche.
En cas de réaction allergique, le chat présentera des démangeaisons et des lésions cutanées : rougeurs, croûtes, perte de poils.
Quelquefois, le chat ne présente aucun symptôme, mais ce sont ses maîtres qui se démangent ! En effet, une fois que les puces se répandent dans l’environnement, elles peuvent piquer les humains et cela provoque l’apparition de petits boutons rouges et des démangeaisons.
Traitement des puces chez le chat
En cas d’infestation de puces, un traitement efficace et régulier de l’animal est indispensable, éventuellement associé à un traitement de l’environnement. De plus, en cas de démangeaisons et de lésions cutanées, il est important de consulter un vétérinaire. Une réaction allergique peut en effet perdurer même après que les puces aient été éradiquées. Un traitement est souvent nécessaire pour la stopper.
Pour le chat, divers traitements antipuces existent sous différentes formes : pipettes, colliers, sprays, comprimés. Or certains traitements anciens commencent à devenir inefficaces. De plus, selon leur mode d’action, certains traitements tuent les puces avant même qu’elles ne puissent piquer le chat, d’autres seulement après. Il est important de recevoir les conseils d’un vétérinaire qui pourra vous recommander le traitement le mieux adapté à votre animal et à son mode de vie.
Faîtes très attention à une chose : certains traitements antipuces pour chiens sont contre-indiqués car toxiques chez les chats. N’utilisez jamais les produits pour chiens que vous avez, sans demander l’avis d’un vétérinaire.
Un traitement de l’environnement peut être nécessaire. Cela se présente souvent sous la forme d’aérosols, de diffuseurs ou de foggers à laisser diffuser à des endroits stratégiques. Attention, ces traitements doivent se faire en l’absence de l’animal et de toute personne humaine. Là encore, demandez conseil à votre vétérinaire.
Enfin, suite à une infestation de puces, il est généralement conseillé de vermifuger le chat.
Prévention des puces chez le chat
La meilleure prévention consiste à traiter régulièrement votre chat contre les puces. C’est le seul moyen d’être sûr qu’il ne se contamine pas. Le plus souvent, ces traitements sont à administrer tous les mois.
Un chat qui a accès à l’extérieur doit être traité rigoureusement toute l’année. L’hiver et le froid extérieur ne suffisent en effet pas toujours à tuer les larves présentes dans l’environnement et il n’est pas rare de voir des puces toute l’année dans certaines régions. Un chat qui vit en intérieur strict doit également être inspecté voire traité régulièrement.