L’hyperesthésie est définie comme une sensibilité exacerbée de la perception au niveau d’un sens. Certaines perceptions sensorielles, perçues de manière exagérées, peuvent devenir pour le moins désagréables, voire franchement douloureuses. Ce syndrome existe chez le chat et peut même s’avérer assez impressionnant.
Symptômes
Les symptômes apparaissent généralement chez les jeunes adultes, entre un et cinq ans. Certaines races semblent plus touchées que d’autres, notamment les Persans, les Siamois, les Abyssins et Burmeses.
Les symptômes peuvent être très variables tant en fréquence qu’en intensité. Certains chats manifestent quelques symptômes de façon occasionnelle, sans que cela soit pathologique et sans répercussion sur leur qualité de vie. Cela devient problématique lorsque les symptômes sont plus fréquents, plus intenses, et qu’ils deviennent difficiles à vivre pour l’animal et/ou son propriétaire.
Les symptômes les plus fréquents sont :
- Des spasmes de la peau du dos, aussi appelés « rolling skin syndrome ». Ils sont souvent assimilés à un signe de stress chez les chats.
- Un léchage excessif ou frénétique avec éventuellement grattage et mordillement. Des plaies peuvent quelquefois être présentes ainsi que des zones de dépilations sur le ventre, les flancs ou les membres.
- Des mouvements saccadés et exagérés de la queue, le chat peut même chercher à attraper sa queue, voire l’attaquer.
- Une dilatation des pupilles.
- Une intolérance aux caresses, voire à tout contact, notamment sur le dos et à la base de la queue.
- Des « courses folles » soudaines, comme si le chat poursuivait quelque chose.
- Des changements brusques de comportement, ou des comportements d’agressivité majeure avec impossibilité pour quiconque de l’approcher ou de lui parler peuvent parfois se produire.
Causes
Les causes de ce syndrome chez le chat sont encore mal connues. Plusieurs domaines peuvent être explorés :
- Causes dermatologiques : le « rolling skin syndrome » et autres signes d’inconfort ou de démangeaisons peuvent être dus à des problèmes dermatologiques tels que la présence de puces, des allergies diverses (alimentaires par exemple) ou encore des infections cutanées.
- Causes neurologiques : des atteintes cérébrales ou de la moelle épinière pourraient être en cause dans certains cas. Une des pistes de recherches actuelles pour tenter d’expliquer le syndrome hyperesthésique félin s’oriente notamment sur certaines formes d’épilepsie.
- Des causes musculo-squelettiques : atteintes inflammatoires de certains muscles par exemple.
- Des causes comportementales : des troubles du comportement tels que l’anxiété, des troubles compulsifs ou encore une dépression.
Diagnostic
Devant des symptômes évoquant un syndrome d’hyperesthésie féline, le vétérinaire recherchera une éventuelle cause spécifique expliquant les troubles observés. Il commencera par une analyse précise de la situation et un examen clinique complet. Quelquefois il pourra vous demander de filmer votre chat pour mieux évaluer les symptômes.
Selon les éléments recueillis et les causes suspectées, il pourra proposer des examens complémentaires tels que des analyses sanguines, des examens dermatologiques ou encore des radiographies.
Il peut arriver qu’aucune cause spécifique ne soit identifiée pour expliquer les symptômes. Le vétérinaire s’orientera alors plutôt vers un trouble du comportement.
Traitement du syndrome de l’hyperesthésie féline
Le traitement proposé dépendra en premier lieu des résultats des éventuels examens réalisés. Le vétérinaire instaurera en effet un traitement spécifique lorsqu’il y en a un : antalgiques, antibiotiques, antiépileptiques, traitements à visée comportementale tels que les antidépresseurs ou les anxiolytiques.
De plus, le traitement visera souvent à prévenir tout facteur pouvant être une cause supplémentaire d’hyperesthésie et de stress :
- Un traitement antiparasitaire efficace et régulier ainsi qu’une alimentation de qualité permettront d’éviter des causes allergiques.
- L’environnement du chat pourra être adapté de façon à mieux convenir au style de vie des félins : accès à l’extérieur, lieux d’observation en hauteur ou devant les fenêtres, jeux, enrichissement sonore avec une radio par exemple, interactions, adaptation des emplacements de la litière et de l’alimentation, distribution adaptée de la nourriture, etc.
La plupart du temps, le traitement est à adapter en fonction de chaque situation et de chaque animal. Plusieurs essais peuvent être nécessaires pour trouver ce qui fonctionne le mieux pour un animal. Dans beaucoup de cas, les traitements et mesures préventives mises en place permettent une diminution de la fréquence ou de l’intensité des crises, mais n’aboutissent pas forcément à leur disparition.