Parvovirose chez le chien

La parvovirose est l’une des maladies contagieuses les plus fréquentes chez le chien, et notamment chez le chiot. C’est un vice rédhibitoire (délai de rédhibition de 30 jours et de suspicion de 5 jours). Un vice est un défaut concernant l’animal acheté. Les vices rédhibitoires sont répertoriés sur une liste qui est établie par décret. Il n’appartient donc pas aux parties de qualifier un vice de rédhibitoire, mais seulement de prouver qu’il y en a un.
La parvovirose est une pathologie infectieuse très grave qui affecte le système digestif (vomissements, diarrhée) et qui peut rapidement conduire au décès de l’animal atteint.
Elle touche essentiellement les chiots entre 6 semaines et 6 mois, mais peut concerner les chiens de tous âges, principalement en cas de vaccination défectueuse.
Une hospitalisation d’urgence est toujours requise.

Causes de parvovirose

Le virus responsable de cette infection est extrêmement contagieux, peut persister durablement dans le milieu extérieur (plus d’un an !) et n’est pas détruit par les désinfectants les plus courants.
Toutes ces caractéristiques expliquent les précautions d’hygiène spécifiques en milieu vétérinaire et l’isolement immédiat de l’animal en cas de suspicion de parvovirose. Le but de ces mesures est d’éviter au maximum la dissémination du virus et la contamination d’autres chiens.
La transmission du virus se réalise par voie oro-fécale, par contact direct entre chiens ou, plus fréquemment, via des surfaces ou objets souillés par des selles ou vomissements contaminés (sols, chaussures, mains, vêtements, pelage, gamelles…) : un simple nettoyage ne désinfecte pas !

Symptômes et pronostic

Les premiers signes de la parvovirose chez le chien sont peu caractéristiques (fièvre, abattement, perte d’appétit), mais la maladie évolue très vite avec l’apparition de vomissements intensifs et répétés, suivis d’une diarrhée profuse, à l’odeur nauséabonde, et, dans la moitié des cas, hémorragique.
Une dégradation rapide de l’état du chien se manifeste alors, du fait notamment d’une déshydratation et d’un amaigrissement considérables.
Par ailleurs, des surinfections bactériennes peuvent survenir à la faveur de cet affaiblissement généralisé et entraîner de graves complications (septicémie).
Si aucun traitement n’est mis en œuvre, la mort du chien sera inéluctable (taux de survie très faible).
La guérison, quand elle est possible, survient en 4 à 5 jours après le début des symptômes (l’hospitalisation peut donc s’avérer assez longue). Elle sera alors complète et sans séquelles.

Sinon, l’issue sera fatale en moyenne en 48 à 72 heures (en quelques heures dans la forme foudroyante), le taux de mortalité pouvant aller de 10 à 50% suivant les conditions.
Le pronostic reste toujours très réservé les 3 premiers jours. Mais on considère qu’un chien qui passe le cap du 4ème jour a de fortes chances de s’en sortir.
Suite à l’infection, l’animal sera protégé pendant plusieurs années contre le virus.

Diagnostic et traitement de la parvovirose

Le traitement débutera immédiatement face au moindre symptôme douteux mais diarrhées et vomissements sont communs à de nombreuses pathologies digestives.
Ce sont alors les informations fournies au vétérinaire qui orienteront le diagnostic (statut vaccinal, séjour en collectivité…). La confirmation d’une parvovirose ne sera obtenue que via un test réalisé en clinique ou un prélèvement sanguin envoyé en laboratoire spécialisé.
Les mesures thérapeutiques mises en place seront purement symptomatiques car aucun traitement curatif n’existe contre les infections virales.
Le but de ce traitement de soutien sera de limiter les effets du virus sur l’organisme, afin de laisser le temps aux défenses de l’animal de se mettre en place.
La priorité de l’équipe soignante sera de mettre sous perfusion le chien afin de corriger les pertes, puis de permettre l’administration de l’arsenal thérapeutique directement par voie intraveineuse (aucun traitement par voie orale en raison des vomissements) : anti-vomitifs, anti-acides, antibiotiques et, au besoin, antidouleurs.
Une diète totale du chien sera instaurée mais une réalimentation orale précoce augmentera les chances de survie, la vitesse de récupération et la reprise de poids.
Une amélioration et une guérison accélérées peuvent être obtenues grâce à un médicament (interféron) qui stimule le système immunitaire mais son coût élevé en limite l’utilisation systématique.

Suivi

Une fois rétabli, l’animal, surtout s’il s’agit d’un très jeune chiot, devra rester sous surveillance quelques semaines.
En effet, la maladie aura mis à mal le système immunitaire du chien, le rendant particulièrement sensible à toute autre infection, et il faudra s’assurer d’un retour à un poids normal, une alimentation spécifique étant souvent nécessaire.
Il faudra également veiller à mettre en place une vermifugation et une vaccination correctes si ce n’est déjà fait.

Prévention de la parvovirose du chien

Ni la rapidité d’intervention, ni le traitement en lui-même, ne permettent de garantir la survie de l’animal. Ainsi, la meilleure méthode de lutte contre la parvovirose est la prévention !
En effet, si le parvovirus peut toucher n’importe quel chien, il existe néanmoins des facteurs de risque qui augmentent la probabilité de développer la maladie et qu’elle se manifeste avec une gravité plus importante.
On note ainsi une sensibilité accrue à la maladie, avec un taux de mortalité plus élevé, chez les chiens :

  • jeunes,
  • au statut vaccinal incertain,
  • parasité,
  • en contact avec de nombreux congénères (refuges, exposition canine, élevage,
  • chasse…,
  • malades, malnutris ou affaiblis,
  • de race (prédispositions chez les Rottweiler, Labrador, American Staffordshire terrier, Berger allemand, Pinscher, Doberman).

Par exemple, les chiens non ou mal vaccinés présentent un risque nettement plus élevé de contracter la parvovirose qu’un animal dont le protocole vaccinal a été correctement mené. De même, un chiot né d’une mère non vaccinée présentera un risque presque total de ne pas résister à l’infection s’il est contaminé dans les premières semaines de sa vie (car il ne bénéficiera pas de protection par les anticorps maternels).

Il est donc indispensable, afin de protéger votre compagnon au mieux :

  • de respecter le suivi correct de sa vaccination,
  • d’assurer sa vermifugation régulière,
  • et de lui fournir une alimentation complète et équilibrée, selon les préconisations de votre vétérinaire qui saura déterminer les mesures les plus adaptées à votre chien, en fonction des conditions (chiot issu d’un refuge, épidémie en cours…). Par exemple, il pourra préconiser une vaccination « renforcée » (jusqu’à l’âge de 20- 22 semaines) pour les races sensibles.

Il est également important de rappeler que ces précautions sont nécessaires tout au long de la vie de l’animal, avec une attention particulière pour les animaux jeunes, âgés, malades ou convalescents, en raison d’un système immunitaire moins performant qu’un adulte en pleine santé.

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