De nombreuses plantes sont à l’origine d’intoxications chez nos chiens ; ces intoxications sont fréquentes et même si les manifestations cliniques sont variées, le pronostic est régulièrement favorable. La gestion de ces intoxications va dépendre de la plante impliquée et des signes cliniques. Le pronostic dépend de la plante concernée et de la dose assimilée par l’organisme de nos compagnons.
Types de plantes toxiques pour le chien
Nous retrouvons, en premier lieu, les plantes d’intérieur, communément appelées plantes d’appartement. Sans vouloir dresser une liste exhaustive, nous citerons le ficus, le dieffenbachia, les cactus, les jonquilles, les philodendrons, le pommier d’amour, le rhododendron, les azalées. Toutes ces plantes sont des plantes d’ornement et sont utilisées en décoration d’intérieur.
Concernant les plantes d’extérieur (ou plantes de jardin), les espèces les plus fréquemment concernées sont les lauriers (rose et cerise), le muguet, le ricin, l’arum et l’if (à baies). Il est à noter que ces plantes qui agrémentent régulièrement nos jardins sont aussi parmi les plus toxiques.
Nous garderons à l’esprit les possibles empoisonnements aux plantes alimentaires (avocats, oignons, pommes de terre) même si leur cuisson détruit généralement les molécules responsables de l’intoxication.
Nous n’avons pas choisi de développer les intoxications aux champignons ; gardons simplement en tête qu’elles existent et que les manifestations seront souvent digestives, éventuellement nerveuses.
Rappelons pour mémoire que les plantes dites « récréatives » comme le cannabis sont, elles aussi, responsables de nombreuses intoxications.
Signes cliniques et symptômes suite à l’ingestion
Après un contact cutané ou, plus fréquemment, une ingestion (les chiots sont les plus concernés de par leur mode de fonctionnement oral), les délais d’apparition des premiers signes cliniques vont de quelques minutes à quelques heures ; l’évolution peut se faire sur plusieurs jours. Les signes cliniques les plus fréquemment rencontrés sont les suivants :
- cutanés : œdème, gonflement,, rougeur, perte de poils, nécrose de la peau
- digestifs : salivation importante, vomissements, diarrhée profuse, douleurs abdominales
- nerveux : abattement, prostration, somnolence, paralysie voire convulsions (ce dernier symptôme reste heureusement rare)
- rénaux : les reins jouant un rôle dans l’élimination de nombreux toxiques, une insuffisance rénale peut se mettre en place. Cette atteinte rénale peut s’objectiver soit par une production excessive d’urines (nous appelons cela une polyurie), soit au contraire une diminution ou une absence d’émission d’urines (il s’agit alors d’oligo-anurie).
- cardiovasculaires : le plus souvent, des troubles du rythme cardiaque ou de la fréquence cardiaque (avec tachycardie ou bradycardie). Ces troubles fatiguent énormément l’animal et aggravent considérablement le pronostic.
Certaines plantes vont être à l’origine de différents symptômes qui vont se succéder dans le temps . Si les intoxications les plus fréquemment rencontrées se limitent à des troubles digestifs, les plus dangereuses (voire mortelles dans certains cas) peuvent générer une grave toxicité nerveuse et cardiovasculaire. Ce type de toxicité est associé aux plantes les plus toxiques comme l’if, les lauriers ou le muguet.
Diagnostic suite à l’ingestion de plantes toxiques
Lors d’une suspicion d’intoxication par les plantes, la conduite à tenir va être différente s’il s’agit d’une exposition cutanée à la plante (par exemple piquants des cactus ou sève des ficus) ou d’une ingestion de la plante.
Lors de contact cutané, nous recommandons de laver à l’eau claire tiède (de l’ordre de 15°C) la zone concernée pendant 15 minutes, de bien sécher à la serviette et d’empêcher l’animal de lécher cette zone. Nous déconseillons l’emploi d’un shampooing qui pourrait, dans certains cas, majorer l’irritation de la peau provoquée par la plante.
Lors d’ingestion, nous vous recommandons d’essayer de déterminer la plante concernée (notamment pour les plantes d’extérieur) et de contacter votre vétérinaire. Ce dernier pourra vous proposer de consulter votre animal et jugera de la nécessité de mettre en place un traitement. Le traitement sera symptomatique (gestion des signes cliniques présents ; par exemple lors de vomissements administration d’un anti-vomitif et d’un pansement gastrique) ; il pourra être associé à un traitement éliminatoire qui consistera à perfuser l’animal afin d’éliminer rapidement le toxique de l’organisme de votre compagnon et de limiter d’éventuelles séquelles suite au passage de molécules indésirables dans le sang de votre animal.
À noter qu’il n’existe pas d’antidote spécifique concernant les plantes toxiques. La gravité d’une intoxication aux plantes dépend, à la fois, de la nature de la plante et de sa toxicité potentielle, de la dose ingérée et du délai d’intervention entre le début des manifestations et la présentation chez votre vétérinaire.
Les intoxications aux plantes sont monnaie courante, il ne faut pas les sous-estimer, même si les évolutions dramatiques sont rares. N’hésitez pas à récolter des informations concernant des plantes que vous possédez ou que vous souhaiteriez avoir ou planter chez vous.