La maladie de Lyme, ou Borréliose, est une maladie infectieuse transmise au chien par des tiques (Ixodes Ricinus en Europe). Mais c’est d’abord chez l’homme qu’elle a été suspectée pour la première fois, dans une petite ville du Connecticut, qui lui donna son nom. Dans les années 70, à Lyme, de nombreux enfants présentaient en effet un érythème migrant, suivi d’arthrite rhumatoïde juvénile. Bien que l’homme soit également touché par la maladie, le chien ne présente pas les mêmes manifestations cliniques que celui-ci.
Tentons d’en savoir un peu plus, sur cette maladie que bon nombre de promeneurs redoutent.
Étiologie de la maladie de Lyme
L’agent pathogène de la maladie est une bactérie, du genre spirochète, appelée Borrelia. Il existe un complexe Borrelia Burgdorferi sensu lato qui compte 12 espèces de Borrelia. Six d’entre elles sont transmises par la tique du genre Ixodes Ricinus, tique vectrice de la maladie en Europe.
C’est dans les régions humides et boisées que l’on retrouve cette tique, qui possède une activité maximale au printemps et en automne (fin de l’été). On note ainsi une répartition géographique plus importante dans le Nord et l’Est de la France, même si toutes les régions peuvent être touchées. Notons que toutes les tiques ne sont pas infectées.
L’infection de la tique par la bactérie se fait lors d’un repas sanguin sur un animal contaminé. La bactérie se retrouve alors dans le tube digestif de la tique où elle se multiplie avant de migrer dans les glandes salivaires, prête à infecter d’autres animaux, dont le chien.
La bactérie est inoculée au chien par la salive lors d’une « morsure » de tique et est disséminée dans différents organes. La transmission de la maladie se fait généralement après 24-48h de contact avec la tique, s’ensuit une incubation de 2 à 5 mois.
Les symptômes de la maladie
Un grand nombre de chiens atteints par la maladie de Lyme sont dits asymptomatiques, c’est-à-dire qu’ils ne présentent aucun symptôme.
En effet, seuls 5% des chiens infectés présentent des symptômes, symptômes qui sont variables. Selon des études récentes, l’expression clinique de la maladie de Lyme chez le chien semblerait dépendre de la localisation de la tique sur l’animal et de l’âge de ce dernier.
Parmi les symptômes, on retrouve principalement dans la forme aiguë de la maladie : des boiteries, qui peuvent être intermittentes et changeantes, et de la fièvre. D’autres moins fréquents peuvent aussi être observés : gonflements articulaires (surtout carpe et tarse), perte de poids, anorexie, vomissements…
Lorsque la maladie devient chronique, les boiteries sont souvent moins sévères et d’autres symptômes peuvent apparaître : troubles cardiaques, nerveux, insuffisance rénale pouvant entraîner la mort…
Comment la diagnostiquer ? Quel est son pronostic ?
Le diagnostic de la maladie de Lyme est d’autant plus difficile que les symptômes sont variés et peuvent être transitoires. Aussi, les tiques étant vectrices de plusieurs maladies, des co-infections sont possibles (ehrlichiose, piroplasmose…)
En présence de signes cliniques évocateurs et d’un contexte favorable (présence de tique, mode de vie du chien, zones à risque…), le vétérinaire réalisera des examens complémentaires pour confirmer ou non son diagnostic.
Le vétérinaire pourra ainsi réaliser divers examens tels que ponction articulaire, prise de sang. Il pourra alors rechercher la présence de la bactérie ou d’anticorps spécifiques à celle-ci. (sérologie, PCR, mise en culture).
Le pronostic de la maladie sera d’autant plus favorable que la maladie est prise à temps. Pour traiter le chien atteint, le vétérinaire mettra en place une antibiothérapie spécifique, de longue durée (une trentaine de jours). Des anti-inflammatoires pourront être ajoutés lors de fortes et douloureuses boiteries. Il est important de réaliser plusieurs tests à long et moyen terme pour s’assurer de la disparition de la bactérie.
Les moyens de prévention de la maladie de Lyme
Pour éviter la maladie de Lyme, une prévention efficace s’impose pour votre chien.
Le vétérinaire prescrira des antiparasitaires externes spécifiques, en fonction de l’âge, du poids et de la race de votre chien (certaines molécules pouvant être nocives pour certaines races de chien). Ces antiparasitaires, actifs contre les tiques existent sous différentes formes : comprimés, shampoing, spot-on (pipettes). N’oubliez pas que si vous employez les spot-on, il ne faut pas baigner votre chien durant 48h avant et après l’application de la pipette.
Malgré l’application d’antiparasitaires externes, il est possible de trouver, malgré tout, des tiques sur l’animal. En effet, l’action de ces molécules nécessite souvent un repas sanguin de la tique afin de la tuer. Il est donc important de vérifier soigneusement le pelage de votre chien, après toute balade dans une zone à risque.
Comment enlever une tique sur votre chien ? Tout d’abord, stop aux idées reçues : n’utilisez pas d’éther ou autre produit du genre pour endormir celle-ci, en effet, elle risque alors de déverser sa salive et de transmettre des agents pathogènes à votre chien. Pour détacher la tique, employez plutôt les petits crochets prévus à cet usage, qui permettent de retirer facilement toutes les tiques sans laisser le rostre (prolongement antérieur rigide de la tête de la tique), et désinfectez ensuite la zone. Si la manipulation vous effraie, n’hésitez pas à consulter le vétérinaire qui se chargera d’enlever la tique.
Pour lutter contre la Borréliose, il existe également un vaccin. Celui-ci peut être réalisé dès l’âge de 12 semaines, nécessite un premier rappel 3 à 5 semaines plus tard, puis des rappels annuels. Le vaccin permettra à l’animal de lutter contre la bactérie en cas de contamination. Cependant, la vaccination n’est pas efficace à 100% et ne doit, en aucun cas, vous faire négliger une bonne prévention antiparasitaire associée.
Une fois toutes ces bonnes pratiques réalisées… il ne vous reste plus qu’à profiter de belles et longues balades avec toutou !