Coup de chaleur chez le chat

Quand craindre un coup de chaleur ?

Les chats sont généralement plus tolérants à la chaleur que les chiens car ils ne s’exposent pas au soleil et ils savent trouver des abris où l’air reste assez frais pour s’y reposer. Le problème du coup de chaleur se pose lorsque le chat n’a pas la possibilité de se protéger du soleil, notamment lorsqu’il se retrouve coincé derrière une vitre, de voiture ou d’habitation, exposée en plein soleil, sans ventilation. L’hygrométrie joue également un rôle non négligeable, un air chaud et humide étant rapidement irréspirable pour un chat.

Certaines races de chats ayant le faciès aplati, comme les Persans, peuvent être plus à risque de développer un coup de chaleur car ils ont des voies respiratoires plus rétrécies. Les animaux en surpoids ou souffrant d’une maladie cardio-vasculaire ou pulmonaire sont également beaucoup plus sensibles au coup de chaleur: ils ont plus de mal à dissiper la chaleur.

Les chats ne buvant pas suffisamment sont eux aussi plus susceptibles de souffrir d’un coup de chaleur. Des études récentes ont montré que certains chats ne couvraient pas correctement leur besoin en eau d’où les recommandations actuelles de proposer au quotidien une partie de l’alimentation sous forme humide industrielle ou ménagère. Le chat doit boire entre 50 et 75 ml d’eau par kg de poids corporel s’il ne mange que des croquettes et pas d’aliments humides (boites, pâtées, viande, légumes…), soit environ 250 à 375 ml d’eau par jour pour un chat de 5 kg. Lorsqu’il fait chaud, c’est-à-dire lorsque la température ambiante dépasse les 25°C, le besoin en eau du chat augmente.

Les signes cliniques du coup de chaleur chez le chat

Lors d’un coup de chaleur, le chat va présenter des manifestations cliniques assez spécifiques menant à un état critique :

• Hyperthermie marquée = augmentation de la température corporelle nettement au-dessus des valeurs normales (température moyenne normale chez le chat = 38,5°C), dépassant généralement les 40°C
• Halètement, ce qui est rare chez le chat et signale un trouble, et Tachypnée = augmentation de la fréquence respiratoire
• Déshydratation
• Excitation / anxiété : le chat ne tient pas en place
• Vasodilatation = dilatation des vaisseaux sanguins à l’origine de muqueuses buccale très rouges
• Tachycardie = augmentation de la fréquence cardiaque
• Œdème cérébral, à l’origine de troubles de la locomotion, d’une perte de vision (amaurose), de baisse de la vigilance (à partir de 41°C)
• Troubles de la coagulation à l’origine d’hématome, d’hémorragies (internes ou externes) de pétéchies (petits points rouges sur la peau ou les muqueuses)
• Muqueuses devenant cyanosées (bleues) par manque d’oxygène dans le sang
• Troubles digestifs (diarrhée parfois hémorragiques)
• Troubles rénaux
• Convulsions puis mort (la température létale est estimée à 43°C).

Conduite à tenir lorsqu’un coup de chaleur est suspecté

Il s’agit d’une réelle urgence vitale et il faut immédiatement contacter un vétérinaire. En attendant, le chat doit être placé dans un endroit frais mais pas trop froid non plus pour ne pas créer un choc thermique trop brutal, à l’origine d’un rétrécissement du diamètre des vaisseaux sanguins (vasoconstriction) pouvant être délétère. Les extrémités de ses pattes peuvent être trempées dans une eau tiède, mais là encore pas trop froide, pour rafraîchir ses coussinets. De l’eau fraîche peut être proposée mais il ne faut pas forcer le chat à boire car il y a un risque de fausse déglutition. Votre animal peut également être placé devant un ventilateur.

Traitement du coup de chaleur

La prise en charge de l’animal passe par son refroidissement progressif, via différentes stratégies, notamment la perfusion de fluides par voie intra-veineuse, qui va également corriger son état de déshydratation. Des examens complémentaires comme une analyse d’urine, des bilans sanguins ainsi que des tests de coagulation ou des examens cardiaques peuvent permettre de savoir à quel stade en est l’animal et quels traitements spécifiques doivent être mis en place. Certaines substances peuvent ainsi être administrées pour lutter contre les troubles de la coagulation, l’oedème cérébral, les dysfonctionnements rénaux et cardio-vasculaires, les troubles digestifs.

Le pronostic dépend de la rapidité de la prise en charge et des signes cliniques déjà présents. Il est important de noter qu’un animal sur deux meurt de coup de chaleur après son admission par une clinique vétérinaire.
Un suivi est fortement conseillé pour contrôler l’absence de séquelles à moyen terme.

Comment prévenir le coup de chaleur chez le chat ?

• Aménager dans l’habitation des coins protégés du soleil et de la chaleur, bien aérés et accessibles au chat ;
• Ne pas faire de trajet en voiture aux heures où le soleil est le plus chaud. Attention aux variations brutales de température entre l’extérieur et la voiture si elle est équipée d’une climatisation ;
• Favoriser sa consommation d’eau : en mettant à la disposition du chat plusieurs points d’eau, facilement accessibles, avec de l’eau fraîche et propre renouvelée tous les jours, dans des récipients qui lui conviennent en taille et en matière. Les gamelles en plastique sont déconseillées car elles peuvent donner un goût à l’eau gênant pour l’animal. Les systèmes de fontaine à eau sont généralement bien appréciés des chats ;
• Lui donner une partie de son alimentation sous forme humide tous les jours : en lui proposant des boîtes ou des pâtées ou en ajoutant de la viande ou du poisson avec un complément minéral et vitaminé adapté, ou des légumes comme des courgettes, très riches en eau, à ses croquettes. Pour réussir l’introduction de nouveaux ingrédients chez le chat, il faut les ajouter en toutes petites quantités, de la taille des croquettes, et augmenter très progressivement les doses lorsqu’ils commencent à être bien acceptés ;
• Pour les chats appréciant l’eau, leur corps peut être rafraîchi avec un brumisateur, un linge humidifié voire une douche tiède en périodes de fortes chaleurs.