La Cheylétiellose est une maladie cutanée causée par la présence d’un parasite à la surface de la peau : Cheyletiella. Cette forme de gale est particulièrement contagieuse. Elle peut se manifester par d’importantes démangeaisons ainsi que la présence de nombreuses pellicules dans le pelage de votre animal.
Le parasite
Cheyletiella est un acarien de taille relativement importante : il mesure environ 500 µm soit 0.5 millimètre. Il reste toutefois trop petit pour être observé à l’oeil nu. Malgré tout, la Cheylétiellose est aussi connue sous le nom de “walking dandruff” en anglais, ce qui signifie “les pellicules qui marchent”. En effet, à défaut d’examiner le parasite directement, il est possible d’observer les pellicules qui, sous l’action des parasites qui se déplacent à la surface de la peau, semblent se mouvoir par elles-mêmes.
Les cheylétielles sont des parasites qui vivent essentiellement à la surface de la peau. Ils se nourrissent de kératine, de débris cutanés et de lymphe. Les adultes femelles pondent des oeufs qui adhèrent à la base des poils et qui donneront naissance à des larves. Ces larves se développeront en nymphe (2 stades successifs : protonymphe puis deutonymphe) avant de devenir adulte. L’ensemble du cycle se déroule sur l’hôte (votre chat) et dure environ 3 semaines. Certaines femelles vivent jusqu’à 10 jours dans le milieu extérieur tandis que les oeufs peuvent persister plusieurs semaines. Ils représentent dès lors de potentielles sources d’infestation.
Épidémiologie
Le chat peut être contaminé par contact direct avec des animaux parasités ou de façon indirecte lorsque les parasites sont présents dans l’environnement. Cette maladie est très contagieuse. Elle peut se transmettre entre animaux d’une même espèce (entre chats) ou d’une espèce à une autre (chien, chat, lapin).
La Cheylétiellose chez le chat est une zoonose. Cela signifie qu’elle est transmissible de l’animal à l’homme (observé dans environ 50% des cas de Cheylétiellose). La Cheyletiellose se manifeste chez l’homme par l’apparition de petites papules prurigineuses (petits boutons rouges qui démangent) au niveau des zones de contact qui sont généralement le thorax, le cou, la face interne des bras et des avant-bras. Cependant, le parasite ne se reproduit pas correctement sur la peau humaine. Les lésions disparaissent donc d’elles-mêmes en 3 semaines dès lors que la source de parasite est éliminée (traitement de l’animal et de l’environnement).
La cheylétiellose touche particulièrement les chatons et les animaux vivant en collectivité (chatteries, refuges). Les chats Persan semblent predisposés.
Symptômes de la cheylétiellose
La présence des cheylétielles sur la peau est irritante. Ils sont à l’origine de signes cliniques et de lésions dermatologiques qui peuvent être d’intensité très variable.
Les individus les plus sensibles (chatons) présentent des signes de prurit (démangeaisons) et de squamosis (pellicules) localisés au niveau du dos principalement. De l’érythème (rougeur), des papules (petits boutons rouges) et des croûtes peuvent être également présents.
D’autres individus, les chats adultes en particulier, peuvent ne montrer aucun signe d’infestation. Ils sont alors qualifiés de porteurs asymptomatiques. Toutefois, certains chats allergiques au parasite présentent des lésions majeures. Dans de tels cas, la dermatite miliaire féline et l’alopécie extensive féline font partie du diagnostic différentiel de l’atteinte cutanée.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l’anamnèse (âge, démangeaisons, contagiosité), les lésions dermatologiques observées et l’identification du parasite ou des ses oeufs au microscope. Les débris cutanés (parmis lesquels les parasites peuvent être mis en évidence) sont prélevés au moyen d’un ruban adhésif (scotch test), de raclages cutanés superficiels ou du brossage de l’animal à l’aide d’un peigne à puce.
Chez le chat, le diagnostic reste délicat car les parasites ne sont pas observés dans 20 à 30% des cas. En cas de forte suspicion, un essai thérapeutique pourra être réalisé.
Traitement de la cheylétiellose
Le traitement repose sur l’utilisation de molécules insecticides (acaricides) qui se présentent sous différentes formes (pipettes, frictions, médication orale). Votre vétérinaire adaptera le traitement en fonction de la gravité du cas. Il convient de traiter tous les animaux vivant sous le même toit ainsi que de nettoyer leur habitat (coussins, couvertures, tapis…) qui pourraient constituer une source de réinfestation. Ceci peut être réalisé à l’aide d’un produit antiparasitaire à effet rémanent. Une fois le traitement instauré, les signes cliniques régressent généralement rapidement.
La Cheylétiellose chez le chat est une maladie qui se soigne très bien lorsque les animaux vivent isolés ou en nombre réduit. Toutefois, le traitement peut s’avérer plus difficile dans les collectivités, notamment en raison du caractère particulièrement contagieux de l’infestation. La gestion de la collectivité et les traitements prescrits devront alors être adaptés.
Il est extrêmement important de ne pas traiter votre animal sans l’avis de votre vétérinaire. Lui seul est habilité à vous prescrire les médicaments qu’il adaptera en fonction de votre animal. L’automédication peut être fatale.