Les chats peuvent présenter des convulsions et cela peut s’avérer impressionnant. Souvent les convulsions sont assimilées à de l’épilepsie. Or l’épilepsie est très rare chez le chat, certains spécialistes doutent même de son existence chez les félins. En réalité, les convulsions peuvent être dues à de nombreuses autres affections.
Définition
Une convulsion ou crise convulsive typique se manifeste par la contraction involontaire de l’ensemble des muscles du corps. L’animal perd connaissance, tombe sur le côté, devient raide et les muscles du corps se contractent de façon spastique. Le chat peut pédaler, vocaliser, saliver abondamment, uriner, voire déféquer au cours de la crise. La durée de la crise est généralement de quelques secondes à quelques minutes.
Il existe également des crises dites « partielles ». L’animal ne perd généralement pas connaissance et présente des contractions involontaires d’un seul muscle ou d’un membre. Il peut en même temps saliver abondamment, avoir les pupilles dilatées et être comme « absent ». Ces crises sont plus difficiles à reconnaître.
Conduite à tenir lors des convulsions chez le chat
Durant la crise, il est impératif de ne surtout pas stimuler votre animal : plus il est stimulé, plus la crise risque de durer longtemps. Evitez donc de le caresser ou de lui parler. Evitez également de le déplacer, sauf s’il risque de chuter du haut d’un meuble ou d’un escalier, auquel cas commencez par le mettre au sol. Faîtes le silence autour de lui et enlevez tout ce qui autour de lui pourrait le blesser. N’essayez surtout pas de lui attraper la langue : non seulement il ne risque pas de l’avaler, mais vous risquez en revanche de vous faire mordre.
Même après la crise de convulsions, laissez à votre chat le temps de récupérer. Durant cette phase, il peut ne pas vous reconnaître alors ne vous précipitez pas sur lui mais laissez-lui du temps. Des comportements anormaux peuvent se manifester : le chat peut être très fatigué, il peut avoir du mal à se déplacer, vomir ou encore avoir faim ou soif.
Si votre animal fait une crise convulsive, vous n’aurez probablement pas le temps d’arriver chez votre vétérinaire avant que celle-ci soit finie. Appliquez donc les consignes ci-dessus et, si vous en avez la possibilité, chronométrez la crise, voire filmez-la avec votre smartphone. Une fois les convulsions terminées, prenez contact avec votre vétérinaire. Vous pourrez alors lui donner des renseignements précieux pour le diagnostic.
Il arrive cependant qu’un animal reste en crise longtemps ou enchaîne plusieurs crises de façon très rapprochée. Cela constitue une urgence et il faut alors prendre contact avec votre vétérinaire le plus rapidement possible.
Causes des convulsions
Les convulsions sont dues à une décharge électrique qui parcourt l’ensemble du cerveau, causant une perte de connaissance et la contraction de tous les muscles.
Deux origines principales sont possibles :
- Cérébrale : une lésion au sein du cerveau peut être à l’origine des crises. Cela peut être un traumatisme crânien, un accident vasculaire, une inflammation (encéphalite ou méningite d’origine virale ou parasitaire notamment), une tumeur ou encore un développement anormal du cerveau.
- Métabolique : certains toxiques peuvent provoquer des convulsions, ou des anomalies sanguines telles que l’hypoglycémie, l’insuffisance hépatique ou rénale.
Diagnostic
Pour établir un diagnostic, le vétérinaire commencera par recueillir un maximum d’éléments pour identifier le contexte de la crise et les éventuels signes associés : autres symptômes neurologiques, perte de poids, soif importante, ou encore exposition possible à certains virus par exemple.
Ensuite il pourra recommander des examens complémentaires : analyses sanguines, radiographies, ponction de liquide céphalo-rachidien, scanner ou IRM.
Lorsqu’aucune cause n’est identifiée pour expliquer les convulsions, l’épilepsie peut être évoquée.
Traitement des convulsions chez le chat
Le traitement des convulsions commence par la gestion des crises en elles-mêmes si d’autres se produisent : il est possible d’injecter un médicament anticonvulsivant en intraveineux ou en intra-rectal.
Puis, si cela est possible, le vétérinaire traitera la cause identifiée grâce aux examens. En cas d’origine cérébrale, un traitement médicamenteux ou chirurgical peut être proposé. En cas d’origine métabolique, le traitement visera à corriger l’anomalie sanguine. Cela peut nécessiter la mise en place de perfusions, d’un traitement à visée hépatique et/ou rénale, ou encore le traitement d’une intoxication.
Lorsque les crises convulsives se produisent de façon répétée, un traitement anticonvulsivant à long terme peut être recommandé mais il n’est pas systématique. Il dépend en effet de la fréquence des crises et de leur intensité. Des crises occasionnelles espacées de plusieurs mois peuvent en effet ne pas nécessiter de traitement de fond. Votre vétérinaire ne le recommandera qu’à partir du moment où les crises deviennent plus rapprochées.
Pronostic
Le pronostic des convulsions dépend bien entendu de la cause identifiée et des traitements possibles. Certaines causes métaboliques et cérébrales peuvent être traitées et guéries, et bénéficier ainsi d’un pronostic favorable. Malheureusement certaines affections peuvent s’avérer incurables, telles que certaines tumeurs inopérables, des malformations trop envahissantes, des intoxications graves ou des insuffisances hépatiques ou rénales trop sévères.
L’épilepsie peut être de bon pronostic lorsque le traitement mis en place permet de gérer correctement les crises. L’animal peut avoir une vie tout à fait normale.
Dans tous les cas, les convulsions sont des symptômes anormaux et à prendre au sérieux. Prenez contact avec votre vétérinaire sans attendre, afin que votre chat puisse recevoir un traitement approprié le plus tôt possible.
