Vers chez le chien

Les vers du chien

Par Vetissimo 8 à lire

Lors d’une visite annuelle de santé, votre vétérinaire vous a sans doute déjà parlé de vermifuge… et donc de vers. Mais que sont donc ces petits êtres qui peuplent les intestins ou autre organe de votre chien ? Sont-ils dangereux pour sa santé ?

Qu’est-ce qu’un ver ?

Appelés également Helminthes, les vers sont des parasites internes. On classe les helminthes en trois catégories :

  1. les nématodes (vers ronds);
  2. les cestodes (vers plats);
  3. et les trématodes (rares chez le chien).

Il existe différentes espèces de vers, que l’on retrouve dans divers organes ou tissus de leur hôte. En effet, même si la plupart des parasites internes occupent le tractus gastro-intestinal, d’autres se fixent dans la vessie, les reins, dans les poumons ou encore le cœur et les vaisseaux sanguins.

Comment votre chien s’infecte-t-il ?

Votre petit compagnon peut ingérer des larves ou des œufs présents dans son environnement. Dans la nourriture ou l’eau contaminée, mais également lors de l’ingestion de proies, ou simplement via un sol contaminé. Certains vers se transmettent également lors de la gestation ou par le lait maternel, les chiots étant ainsi de vraies réserves de vers.

Les symptômes d’un parasitisme interne chez le chien

A moins de voir des vers adultes dans les excréments de votre chien, il est parfois difficile de déceler une infestation. Les symptômes de celle-ci dépendent de l’état de santé, de l’âge et du degré d’infestation de votre animal.

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D’une manière générale, les symptômes suivants peuvent être le signe de la présence de vers chez le chien :

  • Troubles gastro-intestinaux (diarrhée, vomissements…),
  • Perte de poids,
  • Retard de croissance, ballonnements chez le chiot (ventre en poire),
  • Pelage terne,
  • Fatigue, abattement,
  • Anémie,
  • Agitation…

Lors d’infestation massive de vers, les lésions occasionnées peuvent être graves et entraîner le décès de l’animal.

Les principaux vers du chien

Les ascaris (Toxocara canis, Toxascaris leonina)

Sans doute le plus connu des propriétaires de chiots… le fameux spaghetti ! Ver rond, il mesure jusqu’à 20 cm une fois adulte et colonise l’intestin grêle du chien. Les ascaris se nourrissent des aliments destinés au chien. On estime que près de 70% de chiots sont infestés par les ascaris, car il existe une contamination via le placenta et le lait maternel.

Chez le chien adulte, les larves s’enkystent dans divers organes et entrent alors en sommeil. Elles ne termineront leur cycle pour devenir des adultes que lors d’un stress, d’une maladie ou bien d’une gestation de leur hôte, pondant des œufs qui seront excrétés avec les matières fécales et contamineront ainsi l’environnement.

Les trichures (Trichuris vulpis)

Ver rond, de près de 4cm de long. C’est un parasite commun du chien et du renard. On le rencontre surtout dans les élevages et les chenils.

Le chien s’infecte en ingérant les œufs présents dans l’environnement, ceux-ci pouvant survivre des années dans le milieu. Le parasite est présent dans le gros intestin du chien et est hématophage (se nourrit de sang). Il provoque des lésions de l’intestin et des saignements du colon.

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Les ankylostomes (Ankylostoma caninum)

Ver rond plus petit que les précédents, il atteint à peine 1 cm. Il vit dans l’intestin grêle, fixé à la muqueuse grâce à ses crochets. La contamination se fait par l’ingestion de larves ou plus fréquemment par la pénétration de ces larves à travers la peau (entraînant dans ce cas, démangeaisons et lésions cutanées).

Les ténias (Dipylidium caninum, Echinococus…)

Le Dipylidium caninum est le cestode (ver plat) le plus fréquemment rencontré. Ce ténia a pour particularité de sortir tout seul de l’anus du chien. Le ver adulte est composé de milliers de petits segments. Segments que l’on retrouve, tels des grains de riz, aux marges anales du chien ou encore sur son lieu de couchage. Le chien s’infeste en ingérant des puces elles-mêmes contaminées.

Les vers cardio-pulmonaires

Dirofilaria immitis, responsable de la dirofilariose, ou maladie du ver du cœur, il se transmet par piqûre d’un moustique contaminé. Les larves peuvent se développer dans le cœur et devenir des vers adultes atteignant jusqu’à 20 cm de long.

De plus en plus présent, Angiostrongylus vasorum, se transmet par l’ingestion de limaces, escargots ou grenouilles contaminées. Ce petit ver d’environ 2 cm vit dans l’artère pulmonaire et le cœur droit. Il est à l’origine de symptômes cardio-respiratoires (toux, intolérance à l’effort, difficultés respiratoires, mort subite…).

Des risques pour l’Homme ?

Si les vers sont pathogènes pour le chien, certains représentent également un danger pour l’Homme. En effet, certains sont responsables de zoonose, maladie transmissible à l’Homme.
C’est notamment le cas de Toxocara. Les larves d’ascaris migrent dans l’organisme et peuvent se loger au niveau des muscles, des yeux ou du cerveau. Ce phénomène est appelé Larva migrans. Le chien contamine le milieu en excrétant des œufs dans ses matières fécales. C’est donc par les sols contaminés que l’homme s’infeste par l’ingestion de ces œufs. En ville, les espaces verts et aires de jeux (bacs à sable) constituent une zone de forte contamination, les enfants sont donc plus exposés.

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C’est aussi le cas des ténias de type échinocoques qui parasitent l’intestin grêle des chiens et surtout des renards. Ils peuvent entraîner de graves lésions hépatiques et souvent la mort chez l’homme qui se contamine par ingestion de plantes souillées par les déjections, notamment en milieu forestier ou montagnard.

Quelques conseils pour réduire la contamination de l’environnement

Pour réduire les risques pour votre petit compagnon et votre entourage, il convient de respecter quelques mesures préventives :

  • Lavez-vous régulièrement les mains, surtout après un contact avec un animal jeune (potentiellement infesté),
  • Traiter régulièrement votre petit compagnon contre les parasites internes et externes,
  • Adopter des pratiques de bonne hygiène comme ramasser les excréments,
  • Prudence dans les lieux à risques (bacs à sable).

Sachant qu’un ver peut, à lui seul, pondre 100 000 œufs par jour, que ceux-ci peuvent résister des mois voire des années dans l’environnement, la prévention reste de mise !

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