Bien que l’imagerie populaire se focalise davantage sur « un chien enragé », le chat peut également contracté cette maladie.
Le virus de la rage
La rage est une maladie virale qui se transmet d’un mammifère à un autre via la salive, par une morsure essentiellement. Ce virus peut également infecter l’homme et provoque chaque année plusieurs dizaines de milliers de morts dans le monde. Un animal atteint peut donc contaminer également un chat, que ce dernier se fasse mordre par un autre chat, par un chien, par un prédateur ou un rongeur sauvage, ou encore par une chauve-souris…
Ce virus est fragile dans le milieu extérieur et c’est donc la morsure, permettant le passage direct d’un organisme dans un autre, qui est le mode de transmission très majoritaire. Le léchage sur une muqueuse lésée et l’éternuement infectant sont les autres modalités de transmission au chat.
Après contamination, l’incubation- c’est à dire le délai avant l’apparition de symptômes- est très variable, de 15 jours à 60 jours en moyenne.
Les symptômes chez le chat
Une fois inoculé au chat et après incubation, le virus de la rage chez le chat perturbe le fonctionnement des neurones et rapidement une encéphalomyélite s’installe (inflammation du cerveau et de la moelle épinière).
Une ataxie, c’est à dire des troubles de la coordination lors du mouvement, est le symptôme le plus fréquent et évolue vers une paralysie. Une paralysie faciale progressive est aussi observée, au niveau des muscles des mandibules notamment: le chat a les mâchoires crispées et salive abondamment. Les muscles respiratoires peuvent être touchés par cette paralysie progressive et la mort survenir rapidement par asphyxie.
Les accès de fureur ne sont pas systématiques, touchant à peine un chat sur cinq. Dans ce cas, une hyperesthésie agressive c’est à dire une exagération des réactions lors d’une stimulation est présente la plupart du temps et le moindre dérangement provoque alors la furie du chat. Le comportement général est très agité, le chat miaule différemment de d’habitude, et là aussi la salivation est abondante.
Dans tous les cas, la mort survient entre 2 et 10 jours après l’apparition des symptômes.
Le traitement et la vaccination du chat
Il n’existe pas de traitement curatif de la rage féline. De façon légale, la France est officiellement indemne de rage, rendant la vaccination antirabique non obligatoire sur le territoire, sauf en Guyane. Cependant c’est la seule prévention qui existe de cette maladie. Le vaccin antirabique est en effet très efficace, mettant en place une immunité importante et réputée légalement suffisante en 21 jours après l’injection de celui-ci. Cette vaccination est par ailleurs obligatoire pour un chat se rendant à l’étranger. Si l’on souhaite conserver une protection suffisamment efficace, un rappel sera effectué tous les ans à tous les 3 ans en fonction du type de vaccin utilisé. Certains vaccins autorisent 2 injections à 1 an d’intervalle puis tous les 3 ans.
La rage chez le chat en France et sa prévention
Il n’y a plus de rage en France de façon officielle depuis 2008. Cependant, des cas d’importation de cette maladie sont régulièrement décelés, le dernier sur un chat datant de 2013, sur un chaton importé illégalement d’un pays non indemne. Lors de tels épisodes, des mesures drastiques sont prises : on effectue par exemple systématiquement le recensement des personnes en contact direct avec le chat, ainsi que les animaux croisés par lui et secondairement des personnes ayant côtoyé ces animaux ! Un périmètre de vaccination systématique est souvent mis en place, une interdiction de sortie des chats est prise dans certains cas, de même que la capture des chats errants dans d’autres cas.
D’une façon générale en France, et afin d’éviter d’en arriver à de telles mesures, tout chat ayant mordu ou griffé un humain doit être mis sous surveillance vétérinaire pendant quinze jours, afin de surveiller l’éventuelle apparition de symptômes de rage. Elle consiste en trois visites espacées d’une semaine et constitue une obligation légale pour le propriétaire du chat mordeur, permettant de déceler au plus vite une éventuelle contamination humaine. En effet, si l’animal est vivant à l’issue de la surveillance, on peut être certain que le chat n’a pas la rage, car aucun chat n’a jamais dépassé les dix jours de survie à ce virus.