Les gingivites chez le chat

Régulièrement regroupées sous le nom de gingivo-stomatites, bon nombre d’atteintes inflammatoires de la bouche du chat existent. Une distinction peut malgré tout être faite selon la localisation exacte des zones enflammées. Ainsi, le terme gingivite concernera une atteinte localisée aux gencives et non au reste de la bouche.

Motif de consultation chez le vétérinaire

Une majorité des chats concernés par les gingivites ont atteint un âge de 7 ans ; malgré tout, des chats plus jeunes peuvent également présenter les signes d’une gingivo-stomatite.

Quels signes ? L’animal présenté est dysphagique (mange moins) voire anorexique (ne mange plus du tout) et va donc perdre du poids ; il présente une salivation excessive, du bruxisme (grincements de dents), un poil terne car il ne se toilette plus correctement en raison de la douleur occasionnée. Il peut également présenté une halitose (mauvaise haleine) et des saignements « en bouche ».

Lorsque le vétérinaire examinera votre animal, il pourra remarquer, selon l’étendue des lésions, une inflammation uniquement localisée au niveau des gencives (gingivite) mais aussi parfois, une atteinte étendue à la langue (glossite), aux lèvres (chéilite), au fond de la bouche (stomatite caudale) mais également une augmentation de la taille des ganglions mandibulaires qui drainent la région.

Pourquoi votre chat et pas celui du voisin ?

Les causes de cette inflammation ne sont, à l’heure actuelle, toujours pas définitivement déterminées mais l’association de plusieurs facteurs s’impose comme étant l’hypothèse la plus probable. Parmi ces facteurs, on peut citer une prédisposition génétique, le régime alimentaire, l’accumulation de plaque dentaire mais également des agents pathogènes tels que des virus et des bactéries.

Une réponse inadéquate et exagérée du système immunitaire envers l’infection virale constitue par ailleurs une composante importante de l’entretien de ces pathologies.

Et maintenant que le diagnostic est posé ?

Ces diverses atteintes inflammatoires de la bouche restent encore, à l’heure actuelle, un challenge thérapeutique pour votre vétérinaire.

La première étape consistera généralement à réaliser un détartrage ainsi qu’une extraction des dents dont l’atteinte s’avère trop importante. Un certain nombre de chat répondent très bien à ce traitement dentaire associé à une amélioration de l’hygiène dentaire. Malheureusement, des cas réfractaires à ce traitement de première ligne existent.

Certaines études ont démontré l’efficacité d’une extraction de toutes les dents et ce, sans signes d’inconfort chez l’animal pour le reste de sa vie. Cette solution pouvant paraître radicale aux yeux de certains propriétaires, une gestion médicale peut également être envisagée à la place de l’extraction définitive ou en traitement complémentaire à celle-ci.

En effet, une analgésie à base de morphiniques peut être mise en place mais certains animaux peuvent présenter des effets secondaires directement liés à leur utilisation (dysphorie, hyperthermie).

Une analgésie locale peut également être réalisée à l’aide d’anesthésiques locaux bien que cette approche doive plutôt être considérée comme une composante d’une approche thérapeutique globale.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent également être utilisés, idéalement en association avec des molécules opiacées tandis que les anti-inflammatoires stéroïdiens (les corticoïdes) peuvent être utilisés chez les cas réfractaires à l’extraction dentaire et aux autres traitements adjuvants.

Des traitements à base d’immunomodulateurs peuvent remplacer l’utilisation des corticoïdes avec un certain succès dans la plupart des cas, cependant le coût de ceux-ci est un frein chez de nombreux propriétaires.

L’utilisation d’antibiotiques restent controversée étant donnée la composante principalement inflammatoire de ces diverses pathologies buccales mais leur utilisation permet de limiter le risque d’apparition d’une infection par des bactéries opportunistes.

Citons également qu’il existe des traitements homéopathiques sous divers protocoles.

Comment prévenir l’apparition des gingivites chez mon chat ?

Des détartrages fréquents ne permettent pas, seuls, de limiter l’apparition et l’accumulation de plaque dentaire à l’origine d’inflammation. Des mesures hygiéniques telles que le brossage des dents (trois fois par semaine en théorie) et l’utilisation de chlorhexidine, pour son activité antiseptique, doivent donc être mises en place et ce, quotidiennement.

Concernant l’alimentation, l’important est de favoriser un aliment qui stimulera la mastication, elle-même nécessaire au « raclage » de la plaque dentaire à la surface des dents.

Les gingivites du chat sont un motif de traitement et de suivi au long terme lorsqu’une forme chronique touche l’animal. Les formes les plus graves de gingivite sont même une préoccupation majeure dans les chatteries, du fait des zones d’ombre qui persistent autour de cette maladie et notamment de sa contagiosité.

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