Ddirofilariose Chien

Dirofilariose chez le chien

Par Vetissimo 8 à lire

Chez l’homme et l’animal, surtout en zone tropicale, les filaires sont des helminthes, des vers parasites, de divers organes : peau, canaux lymphatiques, yeux, cœur et sont responsables de troubles souvent graves.

La dirofilariose cardiaque connue sous le nom de maladie des vers du cœur est une filariose grave du chien due à Dirofilaria immitis. Elle atteint parfois l’homme : c’est une zoonose.

Connue dans le monde entier, elle concerne en France les zones chaudes du pourtour méditerranéen des Alpes maritimes aux Pyrénées-Orientales mais l’épicentre est localisé en Camargue, en Corse et en Outre-Mer.

Parasite et transmission

Dirofilaria immitis, responsable de la maladie est un nématode, un ver blanc, lisse, sans segmentation mesurant une douzaine de centimètres pour le mâle et une vingtaine pour la femelle pour un millimètre de diamètre.

La maladie est transmise par plusieurs espèces de moustiques qui ingèrent des larves (les microfilaires) au cours de leurs repas sur un chien contaminé. Après un temps de maturation de 15 jours chez l’insecte, ces larves, devenues infestantes, sont transmises par piqûre à un autre chien. Elles migrent alors jusqu’aux artères pulmonaires et au cœur où elles deviennent adultes et donnent à leur tour naissance à des larves disséminées dans toute la circulation sanguine. Ce cycle dure environ six mois chez le chien.

L’expansion de certains moustiques, dont le moustique tigre et l’augmentation de la température moyenne favorable aux vecteurs expliquent un accroissement des zones où sévit la maladie. Les chiens de campagne, de chasse, de troupeau sont plus concernés que les citadins.

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Symptômes de la dirofilariose chez le chien

Si le parasite Dirofilaria est connu depuis 1856, la maîtrise de la maladie (diagnostic, traitement, prévention) date des années 1990.

Les symptômes observés résultent de l’action mécanique et de la quantité de vers présents dans le cœur. Ils s’aggravent avec le temps et sont classés en quatre phases.

En phase I, il n’y a aucun symptôme pendant parfois plusieurs années. Puis apparaît une altération de l’état général (phase II) avec fatigue, toux irrégulière et amaigrissement. Enfin en phase III, ces symptômes s’aggravent : l’effort devient difficile puis impossible, la toux s’installe et la respiration est pénible (dyspnée), l’amaigrissement s’intensifie, l’appétit baisse. De l’anémie et un ventre distendu, caractéristique de présence d’ascite (liquide intra-abdominal), apparaissent ainsi qu’un œdème des membres. Ces signes correspondent à une hypertension pulmonaire puis à une insuffisance cardiaque droite (vers dans le ventricule et l’artère pulmonaire droits) et enfin à une insuffisance cardiaque globale décompensant brutalement (phase IV) peu avant le décès du malade. L’auscultation cardiaque et pulmonaire confirme les dégâts causés au sein de ces organes.

On note parfois des signes d’embolie pulmonaire, un ou plusieurs vers obstruant un vaisseau pulmonaire. Il y a alors une brutale détresse respiratoire, parfois un crachement de sang (hémoptysie). Des embolies dans d’autres vaisseaux sont possibles.

Diagnostic

Les signes cardio-pulmonaires observés peuvent correspondre à plusieurs maladies. Il faut préciser leur origine.

Si ces symptômes constatés en des lieux où sévit la maladie sont un indice, le laboratoire confirme leur origine. Le bilan biochimique du foie (enzymes hépatiques), du rein (urée, créatinine) et hématologique (numération et formule des globules, plaquettes) n’est pas spécifique mais il aide à décider du traitement. On peut enfin, de manière précise, identifier les larves circulantes (les microfilaires) dans le flux sanguin.

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Des tests immunologiques permettront, quant à eux, de confirmer la présence de vers adultes, avec une forte spécificité et une grande sensibilité. Faciles à réaliser, ils donnent un résultat immédiat.

Radiographie, échographie et d’autres techniques plus sophistiquées sont utiles pour préciser le devenir du malade.

Une fois le diagnostic établi quel traitement appliquer ?

Traitement de la dirofilariose

Le traitement spécifique vise à détruire vers adultes et microfilaires.

Au stade IV seule une intervention chirurgicale pourrait être proposée pour ôter les vers…

Au stade III, avancé, le pronostic est réservé et le traitement parfois risqué. Il est vital de laisser le patient au repos absolu. Le seul médicament efficace est la mélarsonamine (IMMITICIDE®), en injection intramusculaire, deux fois à 24 heures d’intervalle. La destruction des filaires adultes provoque parfois des complications : l’embolie déjà envisagée ; la libération de bactéries vivant en symbiose avec le ver, les Wolbachia responsables de phénomènes inflammatoires, parfois d’état de choc. Il faut alors des traitements complémentaires : antibiotiques (cyclines, céphalosporines), antihistaminiques, anti-inflammatoires… Il faut enfin mettre en place un traitement correctif des symptômes observés.

Dans les phases moins sévères, le traitement causal est le même, et le traitement associé plus léger. En phase II, et à fortiori I le pronostic est favorable. On contrôlera la disparition des parasites par un test immunologique à deux et trois mois.

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Compte tenu de la gravité de la maladie, il faut faire un diagnostic précoce, si possible avant les premiers signes cliniques, et bien mesurer avantages et inconvénients du traitement.

Prévention de la dirofilariose

Il faut réaliser un test de détection.

S’il est négatif il faut impérativement mettre en place une prophylaxie dans les régions où sévit la maladie ou pour les chiens qui y séjournent temporairement. On utilise les milbémycines (moxidectine) ou la sélamectine. Ces spécialités, par voie orale ou en spot-on (en pipettes) doivent être utilisées chaque mois avec régularité, avant le départ en zone d’enzootie et jusqu’à un mois après le retour

Autant que faire se peut, il faut aussi lutter contres les vecteurs, les moustiques.

En pratique

La dirofilariose est grave quand elle devient apparente. À défaut de pouvoir parfois la traiter, Mieux vaut la prévenir. Parlez-en à votre vétérinaire qui pourra, avant tout signe, dans une consultation de routine ou du jeune âge pratiquer un test de dépistage.

Si vous vivez en zone à risque il vous proposera une prophylaxie et si nécessaire envisagera avec vous un traitement.

Pour ceux d’entre vous qui vont en vacances dans le Sud, il vous précisera le risque et si nécessaire mettra en place une prévention.

Dans tous les cas informez-vous, le risque est bien réel et les zones concernées augmentent.

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