L’animal ne parle pas et par conséquent il ne peut pas se plaindre non plus, ou du moins pas avec des mots comme nous le ferions pour dire que nous ne nous sentons pas bien ou que nous avons mal quelque part. Il y a néanmoins des comportements qui peuvent attirer notre attention et révéler des signes de douleur.
Les vocalises
Lors d’une douleur aiguë engendrée par un accident ou une chute par exemple, ou lorsque l’on manipule le membre blessé douloureux, le chien peut émettre un son bref, un jappement de type « kaï ». Si la douleur aiguë est facile à identifier car le chien la manifeste en criant d’un coup bref, la douleur chronique ou diffuse est plus difficile à repérer.
Lors d’une douleur lancinante, il peut gémir mais parfois de façon faible et étouffée. C’est souvent le cas des douleurs internes. Bien souvent la douleur chronique est muette: le son n’est donc pas un bon indicateur, car souvent peu présent et de plus, il est peu précis car le chien en gémissant ne nous indique pas l’origine de sa douleur.
Les attitudes
Le plus souvent, l’animal qui souffre reste en retrait de l’agitation ambiante, s’isole pour avoir le moins de contact possible avec l’extérieur : il cherche au maximum à rester dans sa bulle. Une attitude pour tenter de se faire tout petit y est associée. Il ne voudra plus jouer, paraissant triste et se détournant de la nourriture et de ses centres d’intérêts habituels.
A l’inverse, il peut apparaître inquiet et s’agiter plus que d’habitude, ne pas rester en place. Dans ce cas, il modifie ses attitudes envers nous: il évite de nous croiser voire s’enfuit quand on le croise ou qu’on l’appelle.
Dans les deux cas de figures, il refusera le contact avec les humains et bien souvent s’arrêtera de manger. Si on le manipule et surtout si on vient le sortir de son isolement volontaire, il y a de grandes chances pour qu’il se rebiffe contre nous : grognements ou morsures sont monnaie courante dans ce genre de situation.
Les postures
S’il s’agit d’une douleur interne, abdominale ou thoracique, il va éviter au maximum de se déplacer et restera roulé en boule, gardant la queue entre ses pattes. Le dos voussé, il aura la tête basse . Lors de douleurs internes, son abdomen pourra paraître tendu.
Une position différente, dite de soulagement, sera adoptée pour que la zone douloureuse soit mise au repos. Parfois il tournera la tête vers cette zone douloureuse.
Le léchage excessif est aussi un très bon indicateur d’une douleur. S’il ne peut lécher l’endroit qui le gêne ou lui fait mal, l’animal adopte alors des comportements évocateurs qu’il faudra bien observer : par exemple la douleur liée à une otite donne ainsi lieu fréquemment à des comportements typiques d’un chien qui se secoue fortement la tête.
Le chien peut aussi mordiller la zone douloureuse, s’arracher les poils ou la frotter contre un support. Toutes ses postures sont très utiles à observer dans l’optique de la recherche d’une douleur chez votre animal de compagnie.
La mobilité
Plus évidente, une boiterie indiquera une douleur sur un membre : si l’animal y associe un léchage excessif à un endroit particulier, il y aura lieu de rechercher une blessure, une plaie, une piqûre ou un corps étranger (épine, épillet, écharde…). Sans aller jusqu’à la boiterie, une patte qui traîne lors de la marche est évocatrice d’une douleur des membres.
Une démarche inhabituelle peut aussi indiquer des douleurs articulaires ou plus diffuses, comme les douleurs dorsales. Une réticence à bouger et se déplacer indique également des douleurs du même type, voire internes.
Les douleurs prévisibles
Après un acte médical ou une intervention chirurgicale, on se pose parfois la question de savoir si son animal souffre, et en effet il peut y avoir une douleur post-opératoire comme chez les humains. Si de retour à la maison votre animal refuse le contact, mange peu et semble prostré, il a sûrement mal et dans ce cas un traitement antalgique (c’est-à-dire contre la douleur) peut être prescrit par votre vétérinaire. Les signes évoqués plus haut sont à rechercher de façon attentive.
Parfois, une simple augmentation de la fréquence respiratoire est observée: s’il n’y a pas de raison évidente à cela -comme une température élevée ou un exercice plus soutenu qu’à l’accoutumée- cela peut être le premier indicateur d’une souffrance de votre chien. Il sera important alors d’en rechercher d’autres.
Ainsi, l’expression de la douleur chez les animaux peut prendre différentes formes. Du cri de douleur lorsqu’on lui marche sur la patte ou qu’il se coince le bout de la queue dans une porte, à des signes plus frustres comme le refus de contact, l’isolement, la perte d’appétit, les chiens savent nous dire quand ils ne vont pas bien, à nous de savoir interpréter leurs messages.
En cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire car votre animal de compagnie vaut bien qu’on ne le laisse pas souffrir.