Leptospirose chien

Leptospirose chez le chien

Par Vetissimo 8 à lire

Définition et mode de transmission

La leptospirose est une affection due à des bactéries du genre Spirochète. Chez les animaux de compagnie, cette maladie n’atteint que les chiens.
La transmission se fait à travers la peau ou les muqueuses à partir d’une zone contaminée. Ce n’est pas, à proprement parler, une maladie contagieuse qui nécessite le contact systématique avec un chien malade puisque la contamination s’effectue via les urines des animaux atteints par cette maladie ou porteurs de ces bactéries. Ainsi, les rongeurs sont porteurs sains (c’est-à-dire qu’ils vivent avec ces bactéries sans développer la maladie) mais ils excrètent les bactéries contaminantes par leurs urines. De même, un chien malade va excréter lui aussi ces bactéries.
De fait, toutes les zones où vivent les rongeurs sont potentiellement contaminées par des leptospires. Ces bactéries sont capables de résister jusqu’à 2-3 mois dans des conditions favorables, dans des eaux stagnantes principalement. Ainsi, les flaques d’eau, les égouts, les bras morts des rivières, les marais… sont les zones les plus « à risque ». On remarque donc que tous nos environnements peuvent être touchés, à la ville comme à la campagne où les rongeurs (souris, rats, ragondins…) sont légion.
Par ailleurs, cette maladie est transmissible à l’homme : c’est une zoonose. Elle est d’ailleurs connue comme étant la maladie des égoutiers, cette profession étant très souvent en contact avec des eaux stagnantes contaminées (mais tout un chacun peut être contaminé en se baignant dans des bras morts de rivière, en étant en contact avec un chien qui a développé cette maladie…).

Les signes cliniques de la leptospirose

Les symptômes de la leptospirose peuvent être très frustes ou au contraire très importants :

  • dans tous les cas, le chien est fatigué, apathique, manque d’appétit et d’entrain
  • souvent, une augmentation de température est présente. Elle peut être transitoire ou permanente
  • des vomissements peuvent être rapportés, ainsi qu’une diarrhée parfois hémorragique
  • un ictère est également parfois visible : les muqueuses du chien (babines, blanc de l’oeil…) ainsi que sa peau peuvent se colorer de jaune pâle ou intense (on parle alors d’ictère flamboyant)
  • une déshydratation liée aux vomissements et à la diarrhée se met souvent en place
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Tous les organes internes peuvent être touchés, mais ce sont préférentiellement le foie et les reins qui sont les plus atteints. Le chien présente alors une insuffisance hépatique (qui peut provoquer un ictère) et / ou une insuffisance rénale aiguë graves qui peuvent être fatales au chien.

Comment la diagnostiquer ?

Le diagnostic de la leptospirose nécessite un examen clinique complet et des analyses complémentaires pour contrôler l’état des organes internes :

  • une prise de sang est réalisée pour vérifier les fonctions rénales et hépatiques par des paramètres biochimiques (urée, créatinine, SDMA, enzymes hépatiques…)
  • une prise de sang permet par ailleurs de quantifier les différents globules : les globules rouges peuvent être bas, on parle d’anémie ; les globules blancs, en particulier les neutrophiles, peuvent être élevés, on parle de leucocytose et de neutrophilie
  • une analyse d’urine permet aussi de vérifier le taux de glucose urinaire qui peut être élevé (sans avoir de taux élevé de glucose dans le sang)
  • des tests sérologiques sont réalisés. Il est ainsi possible, au sein du cabinet vétérinaire, de pratiquer des tests rapides qui confirment la présence d’anticorps fabriqués par l’organisme du chien contre les leptospires. Un test complémentaire peut être demandé à un laboratoire spécialisé pour affiner les résultats et connaître la bactérie exacte en cause
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Mise en place du traitement contre la leptospirose

Le traitement doit s’attaquer aux bactéries : il faut traiter les chiens malades par des antibiotiques spécifiques à ces bactéries. Il est également nécessaire de rétablir le bon fonctionnement des organes atteints : le chien est hospitalisé plusieurs jours pour une mise sous perfusion à laquelle sont associés des traitements dépuratifs hépato-rénaux, des anti-vomitifs, des anti-diarrhéiques… Cependant, si le foie et les reins sont trop atteints, il arrive parfois que l’ensemble des soins apportés ne soit pas suffisant et le pronostic peut être très sombre. En effet, si ces organes ne retrouvent pas leur fonctionnement normal, le chien peut mourir.
Lorsque la perfusion n’est plus nécessaire, le chien sort d’hospitalisation et peut retourner dans son foyer. Le traitement antibiotique est très long (souvent plus d’un mois) et un suivi est programmé pendant toute la convalescence du chien.
Si un chien développe une leptospirose, il faut le tenir écarté des autres animaux susceptibles d’être contaminés (autres chiens et humains) pendant toute la période du traitement. Il faut savoir que l’excrétion dans les urines peut se poursuivre plusieurs semaines après la fin des symptômes et donc prendre toutes les précautions (porter des gants, désinfecter le lieu de vie du chien…) : votre vétérinaire et votre médecin pourront vous orienter à ce sujet.

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Les vaccins contre la leptospirose

Il existe des moyens de prévention qui passent systématiquement par la vaccination des chiens dès l’âge de 7 semaines. Plusieurs types de vaccins sont possibles ; votre vétérinaire vous conseillera au mieux en fonction des zones de vie du chien et des voyages que vous envisagez avec lui. Des rappels annuels sont nécessaires pour continuer à protéger votre chien pendant toute sa vie, puisqu’il peut être contaminé à chaque instant.
Il est très important de vacciner très tôt les chiots contre la leptospirose car, contrairement à ce qui s’observe pour d’autres maladies, le colostrum de la chienne ne contient pas d’anticorps contre cette affection. Le chiot n’est donc pas protégé de manière passive par les anticorps de sa mère et doit se construire lui-même ses propres moyens de défense grâce au vaccin. Il est donc très important d’élever les chiots dans de bonnes conditions d’hygiène en évitant absolument les risques de contamination (éviter les garages où les souris peuvent avoir élu domicile, faire très attention aux sorties extérieures en limitant toute contamination par les flaques d’eau…) ce même si la mère est correctement vaccinée.

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