La leishmaniose est une maladie parasitaire chronique, qui peut se révéler grave chez le chien. Le parasite responsable, Leishmania infantum, est transmis par certains moustiques, les phlébotomes. Ils sont surtout présents dans le Bassin méditerranéen, même si leur répartition a tendance à s’étendre petit à petit vers le nord.
De plus, il s’agit d’une zoonose, c’est-à-dire qu’elle peut être transmise à l’homme, par piqûre de phlébotomes également. Elle peut être grave chez l’humain, notamment chez les personnes immunodéprimées et les enfants.
Il est donc important de connaître l’existence de cette maladie, les risques de contamination et les moyens de prévention, surtout si vous séjournez ou allez séjourner dans le Sud de la France ou un autre pays du Bassin méditerranéen.
Causes de la leishmaniose
Lorsqu’un phlébotome est porteur du parasite, il le transmet au chien lors de la piqûre. Les parasites, ou leishmanies, se multiplient d’abord dans les cellules de la peau. Une petite plaie apparaît alors à cet endroit, le plus souvent sur les oreilles ou le nez, mais cela peut rester discret et passer inaperçu. Puis il se multiplie, se dissémine dans l’organisme et se répartit dans différents organes. Ainsi, les formes cliniques diffèrent selon les localisations et les animaux. Les principaux organes atteints sont la peau, les reins, le foie, les yeux, ou encore les articulations.
Symptômes de la leishmaniose chez le chien
La maladie de la leishmaniose se déclare en général à la faveur d’une baisse de l’immunité et elle évolue le plus souvent lentement. L’état du système immunitaire du chien intervient dans l’expression clinique (apparition des symptômes) : en effet, environ 50% des chiens vont éliminer le parasite spontanément; 40% vont rester porteurs du parasite sans déclencher de symptômes et 10% vont rester porteurs du parasite et déclencher des signes cliniques.
Le chien peut avoir été contaminé plusieurs mois ou années avant de présenter des symptômes.
Les symptômes varient selon les organes principalement atteints :
- Symptômes généraux : on peut constater un amaigrissement, une perte d’appétit, la présence de ganglions sur tout le corps de l’animal, des saignements de nez, des douleurs et des gonflements articulaires, éventuellement de la fièvre. La taille du foie peut être augmentée.
- Symptômes cutanés lorsque les parasites se répartissent surtout dans la peau : perte des poils, pellicules, épaississement de la peau avec éventuellement présence de pellicules, ulcères, griffes anormalement longues et souvent fragiles, épaississement des coussinets.
- Symptômes rénaux si les reins sont atteints : augmentation de la quantité de boisson et d’urine, baisse de l’état général, possibles vomissements.
- Symptômes oculaires : ils sont plus rares mais peuvent apparaître si les parasites ont atteint les yeux. Les yeux sont alors rouges, avec des écoulements et souvent une douleur associée.
Tous les symptômes peuvent être présents en même temps, ou seulement certains. L’apparition des signes cliniques peut être très progressive sur plusieurs mois à années, avec des évolutions en dents de scie ; elle peut être plus brutale.
Diagnostic
Les symptômes étant très peu spécifiques, la maladie est souvent difficile à diagnostiquer. Lors de l’examen clinique, le vétérinaire pourra suspecter la maladie en cas de présence d’un ou plusieurs symptômes décrits ci-dessus, et surtout en cas de séjour, dans des zones où celle-ci est présente. Il est donc primordial que vous indiquiez à votre vétérinaire si vous avez voyagé avec votre chien, même si cela remonte à plusieurs années.
Des examens complémentaires sont nécessaires, d’une part pour confirmer ou infirmer le diagnostic de Leishmaniose, et d’autre part pour donner un pronostic en fonction de la gravité de l’atteinte.
Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence de la présence des parasites. Pour cela, votre vétérinaire pourra effectuer une prise de sang, des biopsies cutanées, voire une ponction ganglionnaire.
Des analyses sanguines complémentaires permettront par ailleurs de vérifier l’état général de l’animal et l’état de fonctionnement des reins et autres organes.
Traitement et pronostic de la Leishmaniose
Le pronostic de la leishmaniose chez le chien est souvent réservé car le traitement ne permet pas d’éradiquer complètement la présence du parasite dans l’organisme. Il permet de diminuer leur quantité et de diminuer les symptômes, mais des rechutes sont possibles tout au long de la vie de l’animal. Un chien porteur de parasites ne sera jamais “blanchi”: par conséquent, un suivi médical régulier est donc nécessaire.
Le pronostic est d’autant plus réservé lorsqu’il y a une atteinte rénale car les lésions de ces organes sont irréversibles.
Le traitement s’effectue le plus souvent sous forme de comprimés ou d’injections. Il est souvent long, 12 mois au minimum. Il devra même quelquefois être donné à vie si l’animal le supporte bien. Il arrive en effet qu’il soit mal toléré et il doit alors être interrompu.
Prévention de la Leishmaniose
Compte-tenu de la gravité de cette maladie et de sa transmissibilité aux humains, les mesures de prévention sont importantes. Plusieurs moyens existent et peuvent être associés.
Si vous habitez ou devez séjourner dans une région où la leishmaniose est présente, parlez-en à votre vétérinaire. Il pourra vous conseiller les moyens de prévention les mieux adaptés à votre animal. Un vaccin existe en effet contre cette maladie, permettant de réduire significativement les risques d’infection en permettant à l’organisme de se défendre plus efficacement contre les parasites.
De plus, plusieurs mesures peuvent être prises pour éviter que votre chien soit piqué par les phlébotomes. Votre vétérinaire pourra vous recommander des traitements antiparasitaires adaptés.
L’utilisation d’insecticides dans l’environnement, sous forme de bombes ou de prises, permet de repousser ces insectes. L’utilisation de moustiquaires peut être utile pour les empêcher de rentrer dans les habitations. De plus, comme ils sont surtout actifs à la tombée du jour, garder votre chien à l’intérieur à ce moment de la journée peut permettre d’éviter les piqûres.