Grossesse nerveuse chez la chienne

Grossesse nerveuse

La grossesse nerveuse est un terme commun décrivant une pathologie qui apparaît chez la chienne pubère non stérilisée. Elle se manifeste par l’apparition de symptômes physiques et de comportements pouvant faire penser que la chienne est gestante, alors que ce n’est pas le cas. On l’appelle donc aussi et de façon plus indiquée « lactation de pseudogestation » ou « pseudolactation »

Symptômes

Cette grossesse nerveuse n’a rien de nerveux ni de neurologique comme son nom pourrait le faire penser, mais est la conséquence d’un déséquilibre hormonal : une modification anormale du taux de progestérone et de prolactine qui sont des hormones qui entrent en jeu au moment de la mise bas et de la montée de lait.
La chienne a tout le comportement d’une femelle gestante, et cela environ 1,5 à 2 mois après les chaleurs, c’est-à-dire au moment où elle aurait fait des petits si elle avait été pleine.

Les symptômes sont plus ou moins nombreux :

  • hypertrophie et congestion du tissu mammaire, entraînant souvent un léchage important
  • excrétion de liquide plus ou moins épais au niveau des mamelles, allant jusqu’à l’apparition de lait vraiment épais
  • gonflement de la vulve avec parfois écoulement glaireux
  • troubles du comportement : la chienne s’isole, recherche à faire un « nid », elle développe un comportement maternel, a tendance à ramasser ses jouets, des objets, des peluches dont elle s’occupe comme s’il s’agissait de ses petits
  • distension de l’abdomen
  • agitation et recherche continuelle du contact, ou dépression et abattement
  • manque d’appétit ou au contraire boulimie
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Diagnostic

Le diagnostic se fait essentiellement sur l’observation des troubles précédemment cités.
Il est nécessaire de faire examiner la chienne par un vétérinaire car il est indispensable de s’assurer qu’elle n’est effectivement pas gravide ; les accidents sont toujours possibles !
Un examen clinique complet est donc nécessaire, parfois accompagné d’examens complémentaires.
Le vétérinaire va, dans un premier temps, vérifier que la chienne n’est pas gestante grâce à une palpation abdominale accompagnée, la plupart du temps, d’une radiographie ou d’une échographie.
Il faut ensuite vérifier que la chienne ne présente pas d’infection. En effet, lorsque les mamelles sont très engorgées de lait, cela peut provoquer une mammite c’est-à-dire une inflammation et une infection du tissu mammaire, qui peut, dans les cas les plus graves, entraîner une infection plus généralisée. Un analyse de sang peut être nécessaire pour confirmer les séquelles sur l’organisme avec bilan biochimique et comptage des cellules sanguines. Une analyse d’urine peut également être prescrite.

Traitement de la grossesse nerveuse chez la chienne

Selon la gravité des cas, il existe plusieurs possibilités de traitement.
Si les symptômes sont peu marqués, aucun traitement n’est nécessaire. Il faut surveiller l’état de la chienne et l’évolution des signes cliniques. Si cela ne se dégrade pas les troubles disparaissent alors en quelques jours.

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En cas de perturbations importantes, il est nécessaire de donner un traitement médical à base d’hormone ou d’inhibiteur de prolactine. La prolactine est, en effet, l’hormone déterminant la sécrétion du lait : les traitements administrés visent à contrecarrer son action.
Lors d’inflammation marquée des mamelles devenant douloureuse, il peut être nécessaire d’appliquer des pommade anti-inflammatoires et décongestionnantes. Il faut toutefois faire attention de ne pas masser les mamelles trop énergiquement car cela stimule la montée de lait, de la même façon que le feraient des chiots en tétant. Pour la même raison, il est déconseillé de « traire » la chienne pour vider les mamelles.
Dans certains cas, on pourra ajouter un diurétique voire de la cortisone pour limiter une sécrétion lactée vraiment importante.
La diète hydrique (c’est-à-dire laisser la chienne sans manger mais avec à boire) pendant 24 à 48 heures, suivie d’un petit régime d’une semaine permet de limiter l’apport en protéines et donc la formation de lait.

Dans d’autres cas, plus graves mais plus rares, les traitements sont inefficaces ou insuffisants. Seule la stérilisation, ovariectomie (retrait chirurgical des ovaires) ou ovariohystérectomie (retrait des ovaires et de l’utérus) pourra régler le problème de façon définitive.

Prévention

En cas de grossesses nerveuses à répétition et si l’animal n’est pas destiné à la reproduction, il est fortement conseillé de faire stériliser la chienne. En effet, ces déséquilibres hormonaux répétés peuvent avoir des conséquences plus graves : l’imprégnation hormonale des tissus de l’utérus provoque un développement de l’endomètre (paroi interne de l’utérus dans laquelle s’installent les embryons) qui devient un milieu privilégié pour la croissance de germes et qui va favoriser l’apparition d’une infection utérine appelée pyomètre. Le traitement de cette affection nécessite une chirurgie d’ovariohystérectomie en urgence.
Faire reproduire la chienne ne constitue en rien une solution pour éviter les grossesses nerveuses. En effet, une véritable gestation n’empêche pas la réapparition ultérieure de symptômes de pseudogestation lors des cycles suivants.

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Il est aussi à signaler que ni la race, ni l’âge, ni la génétique n’explique l’apparition de grossesses nerveuses. L’origine exacte de cette maladie n’est, à ce jour, pas connue.

Après les premières chaleurs d’une jeune chienne, il est assez fréquent de voir une légère augmentation du tissu mammaire, ce sans aucun autre symptôme. Il ne s’agit pas là de grossesse nerveuse mais d’une simple réaction des glandes mammaires à la première imprégnation hormonale de l’organisme ; cela ne doit être que passager et peu marqué.

La grossesse nerveuse chez la chienne n’est donc pas, dans la plupart des cas, une urgence ni une pathologie présentant un véritable caractère de gravité mais elle constitue une gêne pour la chienne et parfois aussi pour son propriétaire. Il faut, par ailleurs, ne pas prendre le problème à la légère, penser aux effets secondaires plus graves possibles et consulter votre vétérinaire.

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