La maladie de Cushing est une des maladies hormonales les plus fréquentes chez le chien. Aussi appelée hypercortisolisme, elle est due à une production anormalement importante de cortisol par l’organisme.
Elle atteint généralement les chiens âgés de 8 ans et plus. Toutes les races sont susceptibles d’être atteintes, mais certaines races sont prédisposées : caniches, teckels, boxers, terriers.
Causes de la maladie de Cushing chez le chien
Le cortisol est une hormone produite par des petites glandes situées au-dessus des reins, les glandes surrénales. Le cortisol s’apparente à la cortisone en termes d’effets, la cortisone étant une molécule de synthèse tandis que le cortisol est produit de manière naturelle par l’organisme. De petites quantités sont nécessaire dans tout organisme pour l’équilibre hormonal, mais des doses importantes et prolongées sont néfastes.
La production du cortisol par les glandes surrénales se fait sous le contrôle d’une petite glande située dans le cerveau : l’hypophyse. Celle-ci commande la production de cortisol aux surrénales par une autre hormone : l’ACTH.
Ainsi, la maladie de Cushing peut avoir deux mécanismes d’action :
- Soit l’hypophyse est déréglée et commande aux surrénales de produire du cortisol de façon anormalement élevée. Il s’agit de la majorité des cas. Environ 85% des maladies de Cushing sont d’origine hypophysaire. En général, cela est dû à une petite tumeur bénigne au niveau de l’hypophyse, produisant de l’ACTH en excès.
- Soit l’hypophyse fonctionne correctement, mais ce sont les glandes surrénales qui s’emballent et produisent trop de cortisol. Cela est le cas dans environ 15% des maladies de Cushing et est en général le fait d’une tumeur bénigne ou maligne de l’une des deux glandes surrénales.
Il peut également arriver que la maladie de Cushing soit provoquée par l’administration répétée et prolongée de médicaments corticoïdes. Cela peut être le cas par exemple chez les chiens présentant des démangeaisons chroniques. Dans ce cas, l’arrêt de ces traitements permet généralement un retour à la normale.
Symptômes de la maladie de Cushing chez le chien
Les principaux symptômes de la maladie de Cushing sont :
- Une augmentation de la quantité d’eau bue (polydipsie)
- Une augmentation de la quantité d’urine émise (polyurie)
- Une augmentation de l’appétit
- Une perte de poils : celle-ci est souvent assez caractéristique car elle est bilatérale et symétrique. Elle touche principalement les flancs et le dos.
- Une distension de l’abdomen
- Une fonte musculaire
- Une baisse de forme, voire une apathie
- Dans certains cas, une insuffisance hépatique peut être présente
Les productions des différentes hormones d’un organisme étant très liées les unes aux autres, le déséquilibre de l’une d’elle peut entraîner la perturbation d’une autre. Ainsi, un diabète peut être associé à l’hyperadrénocorticisme. Chez les femelles, une modification du cycle hormonal, voire une absence de chaleurs peut également être observée.
Diagnostic
Les symptômes sont souvent assez évocateurs. Votre vétérinaire pourra donc suspecter une maladie de Cushing lors de l’examen clinique. Des examens complémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer et détailler le diagnostic.
Un test spécifique permet de confirmer une suspicion de maladie de Cushing : le test de stimulation à l’ACTH. Il s’agit de réaliser des prises de sang à l’animal, avant et après administration d’ACTH, pour doser le cortisol sanguin et voir comment réagissent les glandes surrénales.
De plus, comme toute maladie hormonale, la maladie de Cushing peut avoir des répercussions sur d’autres organes. Il peut donc être conseillé de faire un bilan complémentaire, à la recherche d’éventuelles complications hépatiques ou pancréatiques notamment.
Une fois le diagnostic de maladie de Cushing confirmé, d’autres examens complémentaires peuvent être préconisés pour en préciser la cause (hypophysaire ou surrénalienne) : test de freination à la dexaméthasone, échographie, scanner ou encore IRM.
Traitement et pronostic
Le traitement proposé dépend en général de la cause de la maladie.
Dans la majorité des cas, l’origine est hypophysaire. Le traitement sera alors le plus souvent médicamenteux. Il existe un traitement spécifique, permettant de faire diminuer la production de cortisol par les glandes surrénales : le trilostane. Le dosage à administrer peut varier d’un chien à l’autre. En début de traitement, des contrôles sanguins avec tests de stimulation doivent être effectués afin de réajuster la dose. Ce traitement doit être effectué à vie. Dans de rares cas, un traitement visant à éradiquer la tumeur hypophysaire peut être proposée.
D’autres traitements médicamenteux peuvent être utilisés également, selon les situations.
Lorsque la maladie de Cushing est due à une tumeur d’une des glandes surrénales, l’exérèse chirurgicale de celle-ci est préconisée, et peut permettre de guérir le chien définitivement.
Votre vétérinaire discutera avec vous des meilleures options pour votre animal.
Dans tous les cas, le pronostic est généralement bon avec un suivi régulier.
Suivi de la maladie de Cushing chez le chien
Une fois l’état de l’animal stabilisé, le suivi est assez peu contraignant. Il s’agit de vérifier que le traitement médicamenteux est toujours efficace, et éventuellement réajuster la dose si nécessaire. Ce suivi sera nécessaire à vie.
Il est cependant important de rester vigilant à une éventuelle rechute des symptômes, même si votre chien est sous traitement, et de contacter votre vétérinaire le cas échéant.