Chien convulsion

Convulsions chez le chien

Par Vetissimo 9 à lire

Le terme de convulsions fait référence à des contractions musculaires involontaires, brusques, saccadées, concernant un ensemble de muscles ou la totalité du corps.

Classiquement on parle de « crises convulsives ». Toute crise convulsive n’est pas nécessairement synonyme « d’épilepsie ». Il est également important de différencier crise convulsive et syncope.

Les crises convulsives se déclenchent lorsque l’activité électrique dans le cerveau est trop importante ; en effet, le cerveau contient de nombreuses cellules, appelées « neurones » qui ont une activité électrique de base qu’il est possible d’évaluer et de mesurer (surtout chez l’homme) par la réalisation d’un électroencéphalogramme (ECG). Cette activité électrique est généralement contrôlée par l’organisme par l’intermédiaire de nombreux messagers cérébraux appelés « neurotransmetteurs » : certains sont excitateurs, d’autres sont inhibiteurs. C’est une rupture de cet équilibre électrique qui va être à l’origine d’une augmentation de l’activité électrique cérébrale et du déclenchement des crises convulsives.

Lorsqu’un foyer électrique se déclenche sur un site dans le cerveau, deux phénomènes peuvent se produire :

  • une propagation de l’activité électrique de « proche en proche » qu’on peut appeler, de façon très imagée, un effet « feu de broussaille »
  • une propagation de l’activité électrique à distance, concernant un groupe de neurones de l’autre hémisphère cérébral (effet « miroir ») à cause de « neurones de liaison » (sorte de fils électriques de connexion).

Causes des convulsions chez le chien

Nous allons distinguer 3 grandes familles de pathologies pouvant entraîner des crises convulsives :

  • les causes intra-crâniennes lésionnelles : on note la présence d’une lésion dans le cerveau c’est-à-dire une anomalie de structure, de conformation du tissu cérébral. Il peut s’agir de traumatisme crânien, de malformations de naissance (hydrocéphalie par exemple), de tumeur, d’inflammation (encéphalite secondaire à une infection ou pas), d’accidents vasculaires cérébraux (vaisseaux sanguins cérébraux obstrués ou rompus causant une hémorragie), …
  • les causes extra-crâniennes : on note, dans ces cas, la présence d’une maladie générale, sanguine qui perturbe secondairement le fonctionnement cérébral. Il peut s’agir d’une hypoglycémie chez la chienne allaitante, d’une intoxication, d’une maladie cardiaque (différencier d’une syncope) ou respiratoire, d’une maladie hépatique ou rénale avancée,…
  • l’épilepsie primaire (encore appelée épilepsie essentielle ou idiopathique) : dans ce cas, les animaux présentent des crises convulsives mais n’ont aucune lésion cérébrale ni aucune maladie générale extra-crânienne.
A lire aussi :  Arthrose chez le chien

Symptômes

En fonction du nombre, de la localisation et de la vitesse de propagation des foyers électriques qui se déclenchent de façon anarchique dans le cerveau, les symptômes seront plus ou moins marqués.

Il peut y avoir des crises convulsives “ tonico-cloniques ” généralisées avec perte de conscience, yeux révulsés, pédalage, contractions musculaires de l’ensemble du corps, salivation, miction, défécation, vocalises (cris, aboiements). Ce type de crise est assez rapide (quelques secondes à quelques minutes en général) et l’animal revient à lui sur plusieurs minutes ou plusieurs heures (après la crise, il peut avoir du mal à se déplacer et à reconnaître son environnement; il peut également parfois se mettre à boire ou manger de façon importante).

Dans d’autres cas, la crise convulsive peut être plus discrète, partielle, avec, par exemple, juste de la salivation, la contraction isolée d’un seul groupe de muscles (membres, face) ou encore des hallucinations (animal qui « gobe » des mouches invisibles, …).

Dans certains cas, la crise peut être isolée; dans d’autres, les crises peuvent s’enchaîner et se succéder à intervalles de temps réduits.

Il est rare qu’un animal décède pendant une crise convulsive : cela peut néanmoins arriver si les crises convulsives se répètent de façon anarchique.

A lire aussi :  Rage chez le chien

Diagnostic

En fonction de la suspicion clinique, divers examens complémentaires peuvent être envisagés.

Avant tout examen complémentaire, vous discuterez avec votre vétérinaire de l’évolution des symptômes et du dossier médical de votre animal (âge, race, antécédents pathologiques, médicaments en cours, mode de vie,…) ; il est également indispensable de réaliser un examen clinique général minutieux de l’animal ainsi qu’un examen neurologique afin de cibler au mieux les examens complémentaires à réaliser :

  • Un examen d’imagerie médicale du cerveau par l’intermédiaire d’un scanner ou d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour évaluer des lésions cérébrales (cet examen est souvent associé à une ponction du liquide céphalo-rachidien).
  • Des bilans sanguins variés pour explorer les causes extra-crâniennes.

Traitement des convulsions chez le chien

Le traitement est, bien évidemment, dépendant de l’origine des crises convulsives.

Si une cause a été mise en évidence, il est important de la prendre en charge (si cela est possible) avec un traitement spécifique : pour cela, votre vétérinaire pourra avoir recours à des traitements médicaux (antibiotiques, anti-inflammatoires, corticoïdes, chimiothérapie,…), chirurgicaux, de radiothérapie ou à une combinaison de ces trois types de traitements.

Lors d’épilepsie essentielle ou de maladies intra-crâniennes lésionnelles, le recours à des traitements anti-épileptiques est parfois indispensable pour gérer les crises convulsives. Plusieurs molécules sont, à ce jour, accessibles en médecine vétérinaire, avec leurs avantages et leurs inconvénients. Il est recommandé, en première intention de n’utiliser qu’une seule molécule. Votre vétérinaire choisira la plus adaptée à la pathologie mise en évidence ; des contrôles cliniques et sanguins sont indispensables pour ajuster les doses de médicaments. Le traitement est parfois à administrer à vie.

Si les convulsions chez votre chien se déclenche à votre domicile, il est indispensable de vérifier que l’animal est « en sécurité » (pas près d’un escalier, d’un balcon …). Il est important de le laisser au calme, sans le stimuler : vous pouvez éventuellement lui parler pour le calmer. Il est, en revanche, formellement contre-indiqué de mettre vos doigts dans sa bouche pour tirer sa langue : il ne l’avalera pas mais il pourra, par contre, vous mordre involontairement de façon violente. Dans certains cas, lorsque les crises convulsives s’enchaînent, votre vétérinaire pourra vous prescrire un médicament anti-convulsivant à administrer dans l’anus en cas de crise. Dans tous les cas, l’arrivée d’une crise convulsive justifie une consultation chez un vétérinaire.

A lire aussi :  La leishmaniose chez le chien

Parfois, il peut être intéressant de filmer la crise avec un camescope ou un smartphone : en effet, cela peut aider votre vétérinaire à établir un diagnostic si, lorsque vous amenez votre animal à la clinique vétérinaire, la crise est terminée.

Pronostic

Le pronostic dépend, lui aussi, de la cause des crises convulsives.

Il est, en général, bon lors d’épilepsie essentielle diagnostiquée, traitée et contrôlée rapidement : l’animal peut vivre tout à fait normalement. Dans certains cas, il est possible de sevrer l’animal en médicaments anti-épileptiques : cela doit se faire uniquement sous avis vétérinaire.

Dans d’autres cas, le pronostic est beaucoup plus sombre : la cause peut être incurable (malformations, tumeur, …) ou la réponse au traitement anti-convulsivant inefficace malgré l’association de plusieurs médicaments.

Conclusion

La mise en évidence de convulsions doit être prise au sérieux chez le chien. Il est important de tenir compte de critères épidémiologiques (âge, race, …) et cliniques afin de proposer des examens complémentaires adaptés pour déterminer la cause de ces crises convulsives. Convulsions n’est pas synonyme toujours d’épilepsie. Il est important de gérer rapidement ces crises convulsives afin d’éviter qu’elles ne prennent de l’importance: votre vétérinaire vous proposera la prise en charge adapté ) votre animal.

Partager cet article
Ajouter un commentaire